Du dynamisme et des ambitions fortes

Du 3 au 7 février2025 , s’est tenu à Rennes le 11ème congrès de la FSU réunissant 750 délégué·es au titre de leur syndicat national, de leur section départementale ou de leur courant de pensée. Il a tenté de répondre aux forts enjeux auxquels le syndicalisme de transformation sociale est confronté dans un contexte international et national compliqué et sombre.
Le congrès s’est conclu sur le passage de flambeau entre Benoît Teste et Caroline Chevé.
Les débats ont été intenses et les écritures ambitieuses sur les quatre thèmes du Congrès. Certains points ont fait l’objet de longs échanges, très animés, en commission et en séance plénière, comme la qualification de la guerre menée en Palestine ou le financement des établissements privés : une synthèse exigeante, propre au travail fédéral, a été recherchée et trouvée. Des thématiques ont pris une importance accrue comme la place du féminisme ou l’environnement. D’autres ont avancé, comme la Sécurité sociale de l’alimentation ou le droit de vote des étrangers à toutes les élections portés par de nombreux départements, des syndicats et un courant de pensée (EE). Le rapport au politique a provoqué des positionnements très divers mais qui n’ont pas clivé. La construction de « la maison commune du syndicalisme de lutte et de transformation sociale » avec la CGT a montré des nuances d’approche mais elle est un mandat fort qu’il faudra matérialiser très concrètement, sur le terrain, avec les syndiqué·es. La table ronde avec Murielle Guilbert de Solidaires, Sophie Binet de la CGT et Benoît Teste, encore secrétaire général, a été un fait marquant de la semaine.
Des moments d’émotion, de convivialité et de camaraderie
Un temps fort de ce congrès a été l’intervention d’un enseignant palestinien, syndicaliste de General Union of Palestinian Teachers, qui a témoigné dans un exposé documenté, précis et terrible de la situation à Gaza. Il a été salué longuement par une salle debout qui n’en finissait plus de l’applaudir.
Le « passage de flambeau » à la tête de la FSU entre Benoît Teste et Caroline Chevé a été marquant. Notre nouvelle secrétaire générale, enseignante de philosophie, syndiquée au SNES, ancienne secrétaire de la FSU13 (la plus grosse section départementale (SD) après Paris) a prononcé un discours de clôture riche de sa personnalité et empreint de son engagement pour tracer le futur de notre fédération.
La soirée festive du mercredi soir, très fréquentée, a permis aux congressistes de déguster un bon repas (comme sur l’ensemble du Congrès), de s’amuser, de danser, de participer à un Karaoké où des talents de chanteuses et chanteurs se sont révélés.
La fin du congrès a permis de célébrer nos camarades bretons (une centaine) qui nous ont accueilli·es avec sourire, chaleur humaine et savoir-faire, épaulés par une équipe nationale performante dans l’organisation.
Place des retraité·es dans le Congrès
Les retraité·es ont joué pleinement leur rôle dans les congrès départementaux et produit de nombreux écrits sur le système de santé et le 100 % Sécu des soins prescrits, la retraite, l’autonomie, le niveau de vie des retraité·es, etc … Mais la place des retraité·es a été minorée dans les délégations de ce congrès de Rennes et en recul par rapport aux deux précédents, Clermont-Ferrand et Metz. La réunion des retraité·es a rassemblé à peine 23 camarades (8 au titre des SD et le reste au titre de leur syndicat national). Cette faiblesse numérique ne peut qu’interpeller même s’il est logique que de petites départements qui comptent 2 délégué·es (voire 3) privilégient les actives et actifs. La visibilité des retraité·es, de leurs revendications et de leurs actions, dans les publications fédérales, les sites, les instances fédérales, mérite d’être améliorée.
Une thématique lourde : la Protection sociale
La longue « bataille » sur la PSC et pour un secteur Protection sociale a certainement joué un rôle dans cette situation. Au congrès de Metz, la demande d’un secteur dédié à la Protection sociale n’a pas abouti. Le GAR (Groupe Actifs/Retraités), qui a été créé, n’a pas fonctionné et n’a pas réussi à atteindre l’objectif de lieu d’échanges, de débats et de production d’analyses. Cet échec a engendré des crispations certaines. La création d’un secteur Protection sociale est revenue à l’ordre du jour de Rennes. Préparée en amont et portée par la SFRN (Section Fédérale des Retraité·es Nationale), cette revendication, objet de multiples débats, n’a pas été reprise dans le thème 4.
La formulation retenue a été la suivante : « Alors que la FSU fait de la campagne du 100 % Sécu des soins prescrits et du dossier de la Protection sociale une priorité, elle se donne l’objectif de renforcer le secteur Situation des personnels/Protection sociale en lui adjoignant un groupe de travail sur les solidarités intergénérationnelles qui associera étroitement les actives-actifs et les retraité·es.»
Espérons que ce mandatement se traduira par une « mise en musique » concrète et constructive car le contexte d’attaques contre la Protection sociale et la Sécu (santé, retraites…) justifie pleinement un travail commun actives/actifs et retraité·es.
Marie-Laurence Moros
La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.
Contact enretraite@snes.edu