Compte-rendu TRÈS INTERNE de la réunion physique

des neuf organisations de retraité·es, le jeudi 7 octobre 2021

Les neuf organisations CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP (lien assuré par la FSU), LSR, UNRPA-Ensemble & solidaires se sont réunies jeudi 7 octobre 2021 dans les locaux de la CGT, de 14 h à 16 h 30. Gérard Gourguechon et Patrice Perret représentaient Solidaires. C’est Bernard Guidou (CGT) qui a animé la réunion, du fait que la réunion se tenait à la CGT.

Ordre du jour : bilan de l’action du 1er octobre et suite, auquel a été ajouté le point HCFEA / PLFSS 2022.

Bilan de l’action du 1er octobre et suite

La CGT, organisation invitante, avait envoyé son bilan du 1er (et du 5) octobre et rappelé la perspective d’une manifestation nationale des retraité·e·s à Paris, en proposant un projet de communiqué de presse.

Le 1er octobre, d’après les informations recueillies par la CGT à ce jour, et alors que tout n’est pas remonté, il y aurait eu 164 lieux de mobilisation. Nous nous situons au-dessus du 31 mars, y compris à Paris. Nous sommes dans un contexte sanitaire plus simple, subissant moins la pression du virus, mettant davantage le pouvoir d’achat dans l’actualité (hors les propos portés par Zemmour). Nous sommes mobilisés sur le pouvoir d’achat, la santé et les services publics.

Le 5 octobre a montré également des rassemblements de militant·e·s.

La CGT pense qu’il faut préparer dès maintenant la prochaine mobilisation, avant la période électorale qui marquera les media. La quasi-unanimité des organisations CGT-Retraité·e·s porte l’idée d’une manifestation nationale début décembre à Paris, ce qui va demander une grande préparation. Nous devons montrer notre force et redonner confiance aux équipes par une autre perspective que les actions départementales.
Le G9 a discuté de cette manifestation nationale à plusieurs reprises depuis le 1er septembre et devrait maintenant être en capacité de prendre une décision ferme. En tout état de cause, la CGT organisera même seule cette manifestation nationale en décembre à Paris. Nous allons prendre les avis par un tour de table.

La FSU fait part des craintes exprimées avant le 1er octobre sur la possibilité de mobiliser. Certaines équipes ont dû ramer pour préparer la journée de manifestation du 1er octobre, mais, finalement, la pertinence des revendications a été vérifiée lors des discussions sur les marchés où le tract était distribué. L’inflation galopante, 2,1 % au 1er octobre, montre l’insuffisance des revalorisations des pensions et la proposition de revalorisation pour 2022 semble n’être que de 1,1%, ça ne suffit pas. Nous devons agir avant le 1er trimestre 2022 pour ne pas être marginalisés (campagne des présidentielles) ou instrumentalisés. Nous avons besoin de nous retrouver, entre militantes et militants, dans chacune de nos organisations, et entre nos 9 organisations. Ce sera l’occasion de donner de la visibilité à notre unité et à notre dynamisme.

Les militant·e·s ont répondu présent le 1er et le 5 octobre. Les mobilisations ont dépassé celles du 31 mars, alors que la période ne facilite pas les mobilisations (celle du 23 septembre à l’Éducation nationale n’a pas « marché » aussi bien). Des départements ont appelé à plusieurs initiatives locales et ont parfois trouvé des expressions originales, comme Marseille qui a « occupé » les manèges de la foire, permettant une photo originale. La manif nationale est demandée depuis longtemps par nos équipes, elle doit être construite. Nous devons viser non le coup de forces mais l’unité et la visibilité, notamment par les banderoles et les mots d’ordre.

La FGR-FP (par la voix de la FSU, dont les représentant·e·s ont participé à sa commission exécutive) a voté pour « poursuivre cette démarche et l’action unitaire ».

Solidaires demande l’ajout des points HCFEA, report de la Loi Grand Âge et PLFSS 2022 à l’ordre du jour. Dans cette période qui voit des mobilisations insuffisantes, les retraité·e·s, encore une fois, se sont bien mobilisés. Le nombre de personnes à Paris, devant Bercy, n’était pas impressionnant, mais c’était tout de même mieux que le 31 mars devant le ministère de la Santé. Dans une période où des activités associatives de retraité·e·s ont du mal à se tenir, cette réussite montre une volonté de ne pas se laisser faire, d’agir pour obtenir ce que nous réclamons. La presse locale a bien rendu compte des mobilisations, très souvent avec une photo dynamique. Cette relative réussite participe au moral et au dynamisme des équipes. Le 5, les retraité·e·s ont occupé une bonne place dans les mobilisations. Mais tout ceci reste largement insuffisant pour penser sérieusement faire reculer ce gouvernement et la finance qu’il sert. Solidaires donne son accord de principe à une manifestation nationale car aucune équipe ne l’a contestée, mais nous attendons notre AG du 14 octobre pour le confirmer. Le pouvoir d’achat vient en force dans l’actualité, les media notent l’inflation, supérieure aux revalorisations des pensions, ce qui provoque une baisse cumulative du pouvoir d’achat. Les scandales financiers des riches, qui accumulent une part de plus en plus importante des richesses produites et qui, en plus fraudent, choquent les esprits conscients de l’augmentation des inégalités. C’est, là aussi, des revendications que nous devons porter ensemble.

LSR a préparé le 1er octobre plus longtemps à l’avance que d’habitude : diffusion des matériels du G9 et des tracts spécifiques LSR. Ce sont surtout les militant·e·s qui se sont mobilisé·e·s. La manifestation nationale a été discutée, tout le monde est d’accord. LSR demande une présence plus forte, dans les expressions du G9, de la dimension « culture et loisirs » qu’elle porte.

FO craignait beaucoup une offensive médiatique et politique contre les retraité·e·s, accusés de n’avoir pas payé la crise, mais cela n’a pas eu lieu, c’est le pouvoir d’achat qui a marqué l’actualité. Nous n’avons plus d’augmentation générale de toutes les pensions, mais par plafond. Il faut revenir à une indexation des pensions sur les salaires. Ce sont les salaires qu’il faut augmenter et non les primes sans cotisations qui fragilisent la Sécu. La situation sera difficile pour les salarié·e·s et il y aura tentative d’opposer salarié·e·s et retraité·e·s, par exemple à Marseille actuellement où le droit de grève des éboueurs est mis en cause. Les retraité·e·s, citoyen·ne·s qui votent, sont suivis par certains partis politiques, et ceci va se renforcer à l’approche des élections présidentielles. Partis politiques, syndicats et « corps intermédiaires » sont mis en cause, l’idéologie libérale avance ses pions. Les 1er et 5 octobre sont apparus dans les media de façon positive, sans reprendre toutes les critiques contre les « personnes en retraite privilégiées ».

Une manifestation nationale mérite réflexions. La consultation interne dans FO a commencé, et elle s’est conclue par « il faut voir » sans montrer d’opposition. FO demande d’attendre sa réunion d’instance du 13 octobre pour annoncer une décision.

La CFE-CGC constate aussi que le 1er octobre a bien mobilisé. Elle n’a pas appelé pour le 5 octobre. Elle n’est pas « chaude » pour une prochaine action, elle en décidera le 27 octobre. Dès la mise en retraite, les factures tombent, la mutuelle, la CMU, …

L’UNRPA-Ensemble & solidaires ne pourra donner sa réponse pour une manifestation nationale que dans les prochains jours, mais il n’y a pas de raison qu’elle soit négative (ensuite, pendant la réunion, elle a reçu un message donnant l’accord pour la manifestation nationale). L’UNRPA ne représente pas le gros des troupes et n’arrive pas à renouveler ses militant·e·s qui prennent de l’âge. Elle partage les propos précédents sur la réussite du 1er octobre, la bonne et inhabituelle couverture de la presse. Nos revendications sont bien entendues. Il n’y a jamais assez de militant·e·s présent·e·s, mais ceux qui sont là sont très motivés.

La CFTC a participé à l’action du 1er octobre en province et reconnaît sa faiblesse à Paris. Elle pense que nous n’avons pas le choix, c’est maintenant qu’il faut agir, avec la CFTC qui participera comme pour les autres actions. Un conseil de l’UNAR-CFTC le 23 devrait confirmer l’appel à la manifestation nationale.

Synthèse par la CGT : chaque organisation a donné son avis et il apparait que certaines ne sont pas prêtes à appeler à une manifestation nationale alors qu’elles devaient consulter leurs instances depuis le 1er septembre. Mais aujourd’hui, nous devons prendre des décisions et commencer à préparer la manifestation dès maintenant (la précédente, celle de juin 2014, a été préparée pendant 6 mois). Reporter la décision d’une semaine handicape la CGT, organisation qui va, dans les faits, porter la préparation de cette manifestation. Le communiqué prévu ne correspond plus au tour de table, mais il peut être modifié. Il propose la formule « d’ores et déjà les organisations CGT, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR et UNRPA appellent à une puissante manifestation le … et les organisations FO, CFTC, CFE-CGC décideront très prochainement de leur position ». En tout état de cause, il faut qu’on sorte de cette réunion avec une annonce.

FO s’oppose à ces propositions : aucune expression ne doit être diffusée ce soir, l’ultimatum ne fonctionne pas, il faut attendre notre décision dans une semaine pour en décider, afin de maintenir l’unité des neuf dont le rôle est important. Le seul compromis possible serait de dire que notre réunion a envisagé une manifestation nationale dont la décision reste à prendre. Décider d’une manifestation nationale, ce n’est pas n’importe quoi, c’est une décision importante. Nous avons la volonté de continuer de lutter, de faire quelque chose.

La FSU tente une position commune : le G9 n’annonce rien maintenant car toutes les orgas ne peuvent se prononcer, mais nous pouvons informer les équipes par un prudent relevé de décisions qui annonce la préparation d’une manifestation nationale (« on s’achemine vers une manifestation nationale … »).

Cette manifestation aura lieu à 7, 8 ou 9. Nous (les 8 sans la CFE-CGC) pouvons commencer maintenant à préciser la date, à préparer la manifestation sur la base des trois revendications en complétant éventuellement chacune, dont celle sur la santé par la loi grand âge, la 5e branche, … Mais nous ne rendons rien public ce soir afin de respecter la demande d’attente et l’unité des 9.

Solidaires va dans le même sens : il faut distinguer les informations envoyées aux équipes militantes (pour lesquelles il nous faut effectivement aller assez vite, car mettre en place des déplacements à Paris, c’est lourd et ça demande du travail et du temps) et les informations publiques (communiqués, etc.), pour lesquelles il y a moins d’urgence. Nous préparons donc aujourd’hui la manifestation nationale pour ne pas perdre de temps et ne disons rien de cette préparation avant le 14 octobre pour ne pas mettre en porte à faux les organisations qui demandent d’attendre et pour continuer à montrer l’unité des 9.

Pour les revendications à mettre dans un tract, comme le 100 % Sécu, un grand service public de l’aide à l’autonomie, etc., nous arriverons à nous mettre d’accord comme par le passé.

Les camarades de la FSU interviennent de nouveau : chaque organisation a dit où elle en était quant à ses débats internes. Démocratiquement on ne peut pas balayer d’un revers de main la question des délais demandés par des structures. L’affichage de notre unité reste un élément important, politiquement et pour le dynamisme de toutes les équipes militantes. Pour nous, la FSU, c’est acquis pour décembre, mais nous comprenons la demande de certaines organisations dont les instances vont se réunir. C’est à nous, tous ensemble, de décider de la date précise.

Conclusion de la CGT :

  • Nous prenons acte qu’il n’est pas souhaitable de rendre publique une annonce ce soir. En interne, chaque organisation peut donner l’information attendue pas ses équipes, annoncer un accord de principe pour une manifestation nationale début décembre, qui sera confirmé par les organisations dans une semaine. Bien entendu, la CGT fera une communication interne.
  • Une réunion du G9, le 14 octobre à 14 h à la FSU, recueillera la réponse définitive des organisations, dont 7 sont déjà sûres d’appeler, probablement 8 en espérant un appel à 9 qui permet d’entraîner d’autres organisations, notamment locales.
  • Le projet de communiqué qui vous a été proposé, ce n’est qu’un communiqué de presse, qui ne détaille pas nos revendications.

La CGT présente sa façon de voir la préparation :

  • Objectif de participation : en juin 2014, alors que nous étions au tout début du groupe des 9, nous avons mobilisé 30 000 personnes à Paris. Nous pensons que nous pouvons faire davantage, peut-être 40 000.
  • Les départements sont chargés de l’organisation, à l’inverse de 2014 où le national avait tout organisé, ce qui n’a pas permis de répondre au mieux aux besoins locaux. Les départements prévoiront les transports et leur financement, inscriront les personnes qui les emprunteront, prévoyant le financement. La CGT met en place une aide financière pour les départements qui ont des problèmes et qui demanderont une aide, c’est plus efficace et plus économe que de donner à tout le monde. La CGT prévoit un badge, des autocollants, …
  • Communication :
  • Un communiqué doit annoncer la manifestation nationale et citer les trois thèmes centraux de nos revendications.
  • Une affiche sur les trois revendications, des propositions seront envoyées.
  • Un tract unitaire développera les revendications.
  • D’autres réunions régulières seront organisées, après le 14 octobre, plutôt avec des « techniques », des Parisien·ne·s pour le parcours, la sécurité, l’accueil dans les gares, etc.

HCFEA et PLFSS 2022

Marylène Cahouet de la FSU, intervient, elle est la seule personne présente qui a assisté à la réunion du HCFEA qui devait rendre un avis sur le PLFSS 2022 et la partie concernant le grand-âge. Elle rappelle les grandes lignes de la déclaration commune au HCFEA (voir en annexe). Nous avons eu droit, récemment, à une succession de rapports sur ces questions (Libault, El Khomri, etc.), et tout ça pour déboucher sur un tel PLFSS 2022 : les mesures annoncées sont scandaleuses. Seulement 400 millions sont budgétisés pour l’autonomie, alors que le rapport Libault proposait 6 milliards ! Le gouvernement programme 10 000 créations d’emplois sur 5 ans pour les 7 200 EHPAD, soit un peu plus d’un agent par établissement, c’est dérisoire. L’idée de l’instauration d’un tarif unitaire national de référence est plutôt une bonne idée, mais le fixer à 22 euros ne répond en rien aux demandes des 9 et des personnels et de leurs organisations. Rien n’est dit non plus sur la barrière d’âge ni sur le reste à charge. Le gouvernement continue de supprimer des lits.

Elle ajoute que la pénurie de médicaments est reconnue, mais que le vœu de relocaliser la fabrication est seulement évoqué, sans préciser comment. Le « trou » des retraites n’est pas réglé, leur réponse repose sur des mesures structurelles (réforme des retraites) pour combler le déficit. Les mesures du Ségur s’avèrent insuffisantes et ne concernent pas tout le monde.

L’avis du HCFEA a été discuté. CGT, FO, FSU, FGR-FP, UNRPA ont voté contre l’avis ; CGC et CFTC ont pris acte (donc NPPV) ; CFDT est d’accord.

FO précise le contenu de la déclaration de la CFDT. Elle est pour l’augmentation de la CSG pour faire payer les retraité·e·s. Elle juge ce 1er pas positif, mais regrette le rendez-vous raté de la loi et souhaite un financement pérenne. La CFDT s’inscrit de plus en plus dans une logique libérale. Et accepte la mainmise de l’État sur la sécurité sociale, largement commencée avec le Plan Juppé de 1995.

FO insiste sur le risque que le gouvernement tente de mobiliser les actifs contre nous, d’opposer les deux. Ce n’est pas le moment de faiblir.

Solidaires note que le PLFSS 2022 s’engage vers les « EHPAD de jour », comme nous avons déjà l’hôpital de jour, avec l’économie de chambres et de foncier. La médecine ambulatoire est maintenant complétée par le virage domiciliaire pour la prise en charge de la perte d’autonomie. Il ne s’agit pas de répondre à la demande des personnes de rester à leur domicile quand elles le souhaitent, il s’agit de les obliger à rester chez elles, dès lors qu’il n’y a pas assez d’EHPAD publics et pas assez de lits. Ainsi, il y a des économies, puisque l’hébergement ne se fait plus en établissement, mais à la maison, et il y aura, tout « naturellement », certaines prestations qui disparaitront ou qui seront prises en charge, de fait, par les proches. Les personnes seront moins bien soignées.

Macron, en mars 2020, disait que la santé n’avait pas de prix, que l’indépendance sanitaire devait être retrouvée, mais il n’en est rien et il n’en fait rien, notamment avec ce PLFSS : rien n’est engagé, par exemple, pour une souveraineté sanitaire et pour une maîtrise nationale des médicaments. La population continue d’être sous l’emprise des multinationales du médicament.

Notre travail à 9 depuis 2014 aide à ce que nous soyons pris au sérieux dans nos organisations, alors que certains propos frôlaient l’âgisme (pour certains camarades aussi, les personnes retraitées, étant hors de la production, nous ne serions plus rien, alors que la lutte de classe concerne tout le monde et qu’elle continue quand nous sommes en retraite). Ce que nous faisons ensemble depuis 2014 conduit aussi à ce que le regard des organisations syndicales sur « les vieux » change.

La FSU fait part de l’immense battage médiatique sur le Ségur et les mesures « autonomie » du PLFSS Une tribune dans Le Monde, sur les aides à domicile, demande un grand service public de l’autonomie pris en charge à 100 % par et dans la Sécu. C’est ce que nous demandons.

CGT : les équipes sont en difficulté dans les entreprises, le PLFSS n’est pas leur priorité, alors que la Sécu est remise de plus en plus en cause. Ce sont les retraité·e·s qui portent la défense de la Sécu, comment persuader les actifs ? Le 1er octobre a fait écho chez les salarié·e·s. Une manifestation importante des retraité·e·s aidera les actifs à prendre conscience de la gravité de la situation. Sur le.

UNRPA : nous devons persuader les actifs que nous tentons d’obtenir, par nos luttes d’aujourd’hui, des améliorations pour eux demain. L’Huma a publié un très bon article suite à notre conférence de presse.

Prochaine réunion le jeudi 14 octobre, à 14 h, dans les locaux de la FSU.

(Solidaires a précisé qu’elle ne pourra être présente, étant en assemblée générale, ce même 14 octobre mais qu’elle fera un courrier au préalable, et qu’elle donnera mandat à la FSU).

Déclaration de nos 7 organisations au HCFEA

Les organisations protestent solennellement contre l’abandon de la loi Grand Âge, promise au plus haut niveau de l’État et dont l’urgente nécessité n’est plus à démontrer.

La portée des mesures annoncées est très en deçà d’une véritable loi ambitieuse sur le grand Âge.

Les mesures du PLFSS (malgré quelques « coups de pouce ») ne répondent pas aux exigences de l’époque et sont notoirement insuffisantes.

Ainsi :

  • L’effort global de mesures supplémentaires est chiffré à 400 millions d’euros pour atteindre 1,3 milliard en 2024. On est loin des 6 milliards prévus pour 2024 par le rapport Libault publié en 2018 et que nous chiffrons à 10 milliards.
  • On annonce la création de 10 000 emplois supplémentaires sur 5 ans pour les 7 200 EHPAD soit un peu plus d’un emploi par établissement, bien loin des besoins réels. Le projet de recrutement d’une infirmière de plus, par établissement, en 3 ans, s’inscrit dans la même démarche.
  • Si l’instauration d’un tarif national de référence pour l’APA et la PCH à 22 euros est une avancée, il faut rappeler que le rapport de deux Sénateurs sur l’aide à domicile, paru en 2014, proposait un montant porté à 25 euros.
  • Il faut rappeler que tous les personnels de l’aide à domicile n’ont pas été concernés par les mesures du Ségur de la santé. Si Madame Bourguignon annonce l’ouverture d’un dialogue social, rien n’est dit sur la nécessaire qualification, formation de l’ensemble des personnels. La nécessaire harmonisation des services ne suffit pas :

– Rien n’est dit sur le RAC pourtant exorbitant : le crédit d’impôt est loin de répondre à la difficulté.

– Il est également prévu 54 millions d’euros pour augmenter le temps du médecin coordonnateur (2 jours minimum) et pour généraliser les astreintes infirmiers de nuit d’ici 2023 : les chiffres parlent d’eux-mêmes.

– Alors que la situation des EHPAD est catastrophique, le gouvernement entend étendre leurs missions : devenir un centre de ressource territorial et proposer un accompagnement « hors les murs » alors qu’on prévoit de doter les établissements de 1,3 poste ! Avec quels moyens supplémentaires ? Le texte ne le dit pas.

Notons aussi que le financement dédié à la 5e branche passe essentiellement par un transfert de la part des branches maladie et famille (il est d’ailleurs symbolique que la branche autonomie affiche en déficit de 0,4 milliard d’euros en 2021).

Ce sont 1,3 million de personnes actuellement en perte d’autonomie et leur famille qui sont une fois de plus ignorées. Et le texte fait l’impasse sur le vieillissement de la population et des besoins accrus auxquels il faudrait répondre.

Ces mesures sont loin de répondre à la nécessité d’une grande loi de l’autonomie qui dépasse largement les points abordés dans le PLFSS.

Elles confortent notre revendication d’un grand Service Public de l’Autonomie (demande reprise d’ailleurs dans une tribune du Monde).

Elles confortent également notre demande de prise en charge à 100 % de l’autonomie par la sécurité sociale dans la branche maladie.

Ces renoncements sont hautement symboliques de la place que le gouvernement assigne aux retraites dans la société.

Bienvenue sur le blog des retraités du SNES-FSU.

La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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