Vendredi 13 janvier 2017 de 9h00 à 13h00 CONSEIL ECONOMIQUE SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL 9 place Iéna, 75016 Paris (métro Iéna)

Les débats seront articulés autour de 2 tables rondes : 1ÈRE TABLE RONDE Les retraités dans la société avec la participation de Bernard Ennuyer, sociologue de la vieillesse, du vieillissement et du handicap . 2e TABLE RONDE Pouvoir d’achat et autonomie. avec la participation de Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives Économiques et membre du CESE. Depuis plus de 20 ans les retraites et le sort des retraités font l’objet de débats. Les réformes succèdent aux réformes, aboutissant à une baisse de niveau de vie de la plupart des retraités. Le cumul des modifications de calcul de la pension conduit à une baisse du taux de remplacement du dernier salaire qui passe progressivement de 80% dans les années 1980 à, selon les prévisions du Conseil d’Orientation des Retraites, 65% en 2040 et 60% en 2050. Cette dégradation pèse de façon dramatique sur les personnes qui arrivent maintenant en retraite, avec des carrières interrompues, incomplètes. Cette baisse du niveau de vie concerne et concernera aussi de plus en plus ceux qui sont déjà à la retraite : D’abord au travers d’un certain nombre de mesures qui égratignent les retraites (instauration de la CASA, perte de la demi-part réservée aux veuves et veufs ayant élevé un enfant, fiscalisation de la majoration de la pension pour les personnes ayant élevé au moins 3 enfants, etc.) Mais, sur le long terme, ce sera surtout le passage (en1987 pour le privé, 2003 pour les fonctionnaires, 2008 pour les régimes spéciaux) de l’indexation des retraites sur l’évolution des salaires à une indexation sur l’évolution des prix qui fera baisser le niveau de vie des retraités par rapport à l’ensemble de la population. En effet, selon l’INSEE, le salaire moyen gagne, en moyenne et sur le long terme, 1% de pouvoir d’achat par an, inflation déduite, grâce à l’augmentation régulière de la productivité du travail… Sur 20 ans le retraité aura perdu plus de 20% de pouvoir d’achat par rapport au reste de la société. À titre d’exemple récent : de 2003 à 2014, alors que les pensions progressaient de 17,9%, le salaire moyen progressait de 24,8% et le SMIC de 32,6%. Dans notre pays, si les riches sont de plus en plus riches, les pauvres sont de plus en plus pauvres. Les associations caritatives viennent de montrer l’accroissement de la pauvreté y compris chez les personnes âgées. De plus en plus de retraités sont obligés de trouver un job pour survivre. Encore aujourd’hui, les pensions des femmes sont inférieures de 40% à celles des hommes. C’est un appauvrissement généralisé des retraités qui s’annonce, aboutissant à leur marginalisation. C’est pourquoi les organisations de retraités signataires de cette lettre revendiquent le retour à une indexation des retraites prenant en compte l’évolution des salaires. La mesure ponctuelle sur la CSG, si elle est bienvenue pour les retraité(e)s les plus modestes qui vont en bénéficier, ne résout rien sur le fond. Au-delà d’une simple revendication de pouvoir d’achat, c’est la question même du statut du retraité dans notre société qui se pose. Chacun a pu remarquer la tendance actuelle, et en particulier au travers de la loi d’adaptation de la société au vieillissement, à employer l’expression «personne âgée» plutôt que «retraité» alors que la très grande majorité des personnes âgées de ce pays sont des retraités et retraitées. Ce glissement sémantique n’est pas innocent. Quand on désigne un individu par le vocable «personne âgée» c’est son statut biologique qu’on évoque, statut qui, en soi, n’est porteur d’aucun droit particulier et qui relève donc d’une démarche d’allocation sociale. Alors que désigner le même individu par le vocable «retraité» c’est lui donner un statut social qui sous- entend que celui-ci a été un salarié producteur de richesses durant sa carrière et ayant versé des cotisations. C’est au nom de ces richesses produites et de ces cotisations versées qu’il a des droits à pension. Le statut de retraité est lié de manière consubstantielle au statut de salarié. En faisant évoluer les pensions en fonction de l’évolution des salaires, on rétablirait ce lien que les réformes qui se sont succédé depuis 1987 et 1993 ont déjà fortement distendu. C’est pour évoquer ces questions que les organisations signataires vous invitent au colloque qu’elles organisent le 13 janvier au Conseil Économique Social et Environnemental, Paris XVIe.

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