La nouvelle réforme des retraites va aggraver les inégalités femmes/hommes

Une exigence : le retrait du projet. Après le 7mars, toutes et tous dans la rue le 8 mars.

Les femmes retraitées aujourd’hui

La pension moyenne brute de droit direct (y compris la majoration pour trois enfants) des femmes est de 1 154 euros et de 1 931 euros pour les hommes soit un écart de 40 %.L’écart est ramené à 28 % avec la pension de réversion qui bénéficie à une majorité de femmes. 400 000 femmes retraitées n’ayant qu’une pension de réversion ont une pension inférieure à 1 100 euros. Les femmes veuves, qui représentent 42 % des effectifs de retraité·es vivant seul·es, ont un taux de pauvreté de 12,7 % (9,5 % pour l’ensemble des retraité·es). Et 36 % des femmes parties à la retraite à 65 ans ou plus perçoivent moins de 750 euros de pension directe.

En cause, les inégalités de salaire, la difficulté des femmes à progresser dans la hiérarchie, la durée de carrières, mais aussi le fait que les femmes sont plus souvent à temps partiel (29 %) que les hommes (5 %). La retraite amplifie les inégalités de la vie active. Les femmes occupent souvent des métiers essentiels dans le soin, la petite enfance notamment, souvent mal rémunérés. De ce fait, la décote touche plus les femmes, 19 % des femmes travaillent jusqu’à 67 ans, âge auquel la décote ne s’applique plus, pour liquider leur retraite (10 % des hommes). Les contraintes familiales continuent à jouer en défaveur des femmes : 1 femme sur 2 réduit ou arrête son activité professionnelle à l’arrivée d’un enfant !

Le minimum de pension à 1 200 euros brut.

La loi de 2003 qui le fixait à 85 % du SMIC n’a jamais été appliquée. Par ailleurs, le projet du gouvernement ne concerne que les carrières complètes à temps plein et qu’à condition d’avoir toujours touché le SMIC, et bon nombre de femmes n’en bénéficieront pas. Il restera plus de 4 millions de personnes avec une pension inférieure à 1 200 €. Qui plus est, il est loin d’être sûr que la mesure s’applique aux retraité-es actuel-les ! Donc, rien pour les personnes retraitées en situation de précarité dans la réforme Borne – Macron.

Projet de réforme : les femmes toujours plus pénalisées

L’allongement de carrière pénalise les carrières courtes : or ce sont en majorité des femmes qui n’atteignent pas aujourd’hui la durée de cotisation exigée.

Élisabeth Borne prétend que la réforme est juste pour les femmes car « l’âge d’annulation de la décote sera à 67 ans » comme aujourd’hui. Où est le progrès ?

Rappelons aussi que la pénibilité des métiers féminisés est très souvent occultée et peu reconnue par le système de retraite. Pour toutes et tous, la perspective d’une vie usée par le travail et une retraite raccourcie. C’est inadmissible !

Nos propositions :

L’urgence est le retrait du projet.

Il s’agit aussi :

– d’améliorer l’accès à l’emploi des femmes ainsi qu’à des postes de direction ;

– de développer des politiques publiques de mode d’accueil de la petite enfance ;

– d’assurer l’égalité salariale entre femmes et hommes.

Si le taux d’activité des femmes rejoignait celui des hommes (actuellement inférieur de 10 points), le financement des caisses de retraite en serait nettement amélioré, tout comme le droit direct à pension des femmes.

Toutes et tous gagnant.es.

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La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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