Les plus de 60 ans constituent presque le quart de la population française. Il y a 16,4 millions de retraités pour 28 millions d’actifs. Au regard de ces chiffres, la CGT syndique 100 000 retraités, la CFDT 50 000, la FGR 50 000. Nous sommes 22 000 retraités à la FSU, soit 13 % des syndiqués.
La Confédération Française des Retraités qui regroupe cinq grandes associations, prétend représenter 1,5 millions de retraités.
La syndicalisation des retraités est un enjeu important pour l’avenir car cette population pour l’essentiel d’anciens salariés est confrontée aux mêmes mutations sociales que les actifs, et savoir qui va les représenter est une question clé.
Les retraités avec leur OS n’ont aucun lieu prévu de concertation, de discussion avec les autorités (par exemple, la revalorisation des pensions est décidée par une commission ad hoc). Certes, la LSV* devrait permettre la représentation de la FSU dans les instances (victoire des mobilisations initiées par l’intersyndicale), mais les décrets ne sont pas parus.
Comme les actifs, les retraités subissent les conséquences des politiques d’austérité (sans compter la persistance des inégalités hommes-femmes). La paupérisation des retraités est confirmée par le rapport du COR et des projections qui montrent que la part du PIB consacrée en France aux retraites baissera de 13,8% en 2013 à 11,2% en 2060, alors que le nombre de retraités progressera. Le choix de la réduction des droits est sans fin si on n’agit pas sur le levier des recettes supplémentaires.
Cette situation nous concerne tous ici actifs comme retraités. Comme nous sommes tous concernés par le développement de complémentaires santé inégalitaires, conséquence de la politique de désengagement de la Sécu
Les retraités sont présentés comme des privilégiés : les fonctionnaires savent bien ce que valent ces campagnes médiatiques orchestrées pour qualifier de privilège tout ce qui résiste à la loi du marché.
Les retraités sont un atout pour la société en termes d’implication dans les associations, de rôle pivot dans la famille entre descendants et ascendants, la vie sociale en générale. Les retraités sont aussi des passeurs d’expérience, des transmetteurs de mémoire.
Pour les mêmes raisons, ils sont un atout pour le mouvement syndical et ils sont des syndiqués à part entière. Il faut, dans ce Congrès, poursuivre la réflexion sur la place des retraités dans la Fédération. Quelle mission pour le syndicalisme retraité, et comment lui donner sens dans une perspective intergénérationnelle ?
Depuis Poitiers, avec l’intersyndicale, les retraités ont initié nombre d’actions, s’inscrivant dans la durée. Malheureusement, le syndicalisme retraité n’échappe pas aux divisions et l’avenir de la FGR-FP, outil unitaire et pluraliste, est menacé après le coup de force du SE-UNSA. C’est aussi un élément de réflexion de notre congrès et des SN.
Pour les retraités, l’expérience, la mémoire ne sont pas un retour nostalgique vers le passé mais un levier pour l’avenir. Lanceurs d’alerte, les retraités, de par leur engagement dans la durée, portent l’espoir, un espoir nécessaire et possible. Il nous faut, comme le dit le poète, désembourber l’avenir.
Pour ranimer l’utopie qui sommeille en chacun de nous, souvenons-nous des vers de Paul Eluard sous l’occupation allemande :
« nous fuirons le repos, nous fuirons le sommeil
Nous prendrons de vitesse l’aube et le printemps.
Et nous préparerons des jours et des saisons à la mesure de nos rêves ».

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La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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