Conférence de presse 9 octobre 2024
Les retraité.es sont en colère. Nous sommes en colère.
Le nouveau gouvernement installé par le Président de la République au mépris du résultat des élections législatives entend poursuivre ses politiques libérales à grands coups d’austérité budgétaire et d’injustice sociale, essentiellement dirigées contre le monde du travail dont les retraité.es font partie. Et ce en dépit de l’opinion d’une majorité de la population qui rejette les reculs sociaux comme à la réforme des retraites par exemple.
Les lois des finances (État et Sécurité Sociale) qui déterminent l’orientation des politiques du pays s’inscrivent dans ces choix
Le PLFSS doit, entre autres, fixer le montant de la revalorisation des pensions au 1er janvier 2025, se conformant ainsi au code de la Sécurité sociale.
Pour réduire le déficit public, une des premières annonces est une mesure contre les retraité.es : reporter la date légale de revalorisation des retraites (1er janvier) au 1er juillet 2025. Les retraité.es devraient donc attendre 18 mois sans revalorisation alors que l’inflation va continuer, certes de façon moins importante mais notons que les dépenses contraintes affectent d’autant plus fortement que les ressources sont faibles : augmentation des produits alimentaires, de l’énergie et des complémentaires.
Austérité oblige, le budget de la sécu est mis à mal : augmentation du ticket modérateur de 10 points, menace sur les ALD et montant de l’ONDAM (2,8%) inférieur à celui de l’année (3,2%) : conséquences lourdes sur le droit à la santé et difficultés accrues pour se soigner.
Les retraité-es entendent peser sur ces choix. C’est le sens de la campagne initiée par le groupe des 9 organisations de retraité-es1 depuis juin 2024 sur le triptyque de revendications qui nous rassemble depuis dix ans :
– revalorisation des pensions et défense du pouvoir d’achat ;
– accès aux soins et revendication d’une grande loi autonomie de financement et de programmation :
– défense et développement des Services Publics, notamment de proximité.
Pouvoir d’achat
Fin août 2024, on estime la perte depuis janvier 2017 à 5,9 % (7,8 % pour celles et ceux qui ont subi la hausse de la CSG en 2018). L’écart va continuer de croître pendant 18 mois jusqu’au 1er juillet 2024 (cf graphique) Un exemple en 1993, la retraite nette s’élevait à 78 % du salaire moyen net. En 2021, elle n’est que de 64 % de ce salaire moyen et le COR estime qu’elle sera à 53 % en 2070. La paupérisation des retraité.es est bien une réalité. Ainsi « La voix du Nord » titrait samedi : « Vivre sous le seuil de pauvreté à plus de 60 ans, une triste réalité grandissante » avec des conséquences bien connues : un sentiment d’abandon et l’isolement social. Le G9 entend revendiquer la revalorisation des pensions et le rattrapage des pertes subies. Aucune pension ne devrait être au-deçà du SMIC.
Santé
Se soigner coûte cher. C’est une préoccupation majeure de la population notamment chez les retraité-es et ce alors que notre système est au bord de l’effondrement. Se soigner devient de plus en plus difficile (déserts médicaux, hôpitaux publics dans une situation catastrophique, urgences saturées, pénurie de médicaments). L’absence de la loi de programmation et de financement de l’autonomie rejette nombre de personnes vers des hôpitaux sinistrés ou restent à la charge des familles. Avec l’âge les problèmes de santé souvent s’aggravent, et dépassements d’honoraires, forfaits de différentes sortes, déremboursements… pèsent d’autant plus que s’y ajoute le coût de la complémentaire santé, indispensable, si l’on veut se soigner et fort onéreuse pour les retraité-es et elle va encore augmenter. Les renoncements aux soins se multiplient avec des conséquences gravissimes pour la santé des personnes et la santé publique. Les enquêtes départementales sur l’accès aux soins font un constat accablant (cf document)
De même est accablant l’état de tous les SP.
La diminution des crédits de la poste l’illustre parfaitement. La situation est dramatique partout mais notamment en zone rurale et dans les villes moyennes 2. Elle va empirer avec les coupes budgétaires annoncées. Une étude n’a-t-elle pas mis en évidence le lien entre les régions abandonnées par les SP et le vote d’extrême droite ?
Oui les retraité-es à l’initiative du G9 sont bien décidés à se battre pour infléchir une politique qui s’annonce d’une grande violence qui résulte du « ruissellement à l’envers », du bas vers le haut, pratiqué par le président Macron et ses gouvernements et qui tournant le dos à une nécessaire redistribution des richesses. Nous disons que la dette n’est pas inéluctable.
Aujourd’hui 9 octobre, des conférences de presse se tiennent dans tous les départements. Des initiatives sont en cours, d’autres sont programmées (Cf le doc remis).
Au niveau national, le G9 a adressé une demande de rencontres aux groupes parlementaires dans le cadre de la préparation de PLFSS. Toutes et tous élus avec la promesse de l’indexation des pensions sur l’inflation, leur vote sera intéressant à suivre. Cette journée est un point d’étape dans une mobilisation qui s’inscrit dans la durée. Cet après-midi, nous nous réunissons pour définir les modalités d’une action nationale décentralisée avant la fin de l’année sur le pouvoir d’achat et la revalorisation des pensions, pour un PLFSS qui réponde aux besoins de toutes et de tous.
Se battre pour les pensions, l’accès aux soins et des SP présents sur tout le territoire, c’est se battre pour une société solidaire dans laquelle la place des retraitées est reconnue, c’est se battre pour le bien commun.
1 CGT – FO – CFTC – FSU – Solidaires – FGR-FP – CFE-CGC – Ensembles et Solidaires – LSR
La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.
Contact enretraite@snes.edu