Intersyndicale départementale des organisations de retraité.e.s
FSU avec si possible (en fonction de la situation départementale) CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Solidaires, FGR-Fp et LSR, ensemble et solidaires
A Monsieur le Préfet
Monsieur le Préfet,
Nos organisations de retraités CGT, CGT-FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP et LSR de département s’adressent à vous solennellement pour vous faire part de leurs plus vives inquiétudes concernant les conséquences de la crise sanitaire liée à l’épidémie du COVID-19 en particulier sur les personnes âgées et pour exiger que des mesures immédiates soient prises.
Une situation qui nous scandalise :
Pendant plusieurs semaines, les pouvoirs publics ont nié la nécessité des masques de protection comme des tests de dépistage pour enrayer la pandémie. Nous savons aujourd’hui que cette doctrine visait à cacher la très grave pénurie en matériels. Le gouvernement annonce maintenant que le matériel de protection des malades et du personnel va arriver. Pourtant les informations qui nous remontent prouvent que ce n’est toujours pas le cas. Les infirmiers et infirmières, aides-soignants, médecins, personnels auprès des résidents des maisons de retraite en ont cruellement besoin.
- Comment gérez-vous les priorités ? Vies humaines ou production de bien matériels qui peuvent tout à fait être différés ? Par exemple, sur le secteur de XXX, le manque de masques protecteurs est criant, de grandes ou moyennes entreprises en possèdent sûrement en stock. Une réquisition permettrait de collecter ces masques. Quelles mesures avez-vous prises ou comptez-vous prendre pour assurer la protection de la population ?
- Dans les EHPAD, les établissements de soins, dans les sociétés de services à la personne qui organisent le maintien à domicile des personnes dépendantes, les familles, les personnels s’inquiètent et la peur les saisit. La situation est déjà catastrophique et pire est à venir. Nous n’avons pas de bilan précis de la situation. Pouvez-vous nous faire un état des lieux dans le département ?
- Le personnel commence à faire défaut, les conditions de vie en EHPAD sont fortement dégradées (solitude des personnes résidentes, rythme des services et soins ralenti). Le manque de personnel dans les EHPAD et services de santé, déjà vivement dénoncé avant la crise, parce qu’il pouvait conduire à de la maltraitance institutionnelle, est aujourd’hui une réalité aggravée et difficilement soutenable (une seule infirmière le week-end pour 80 résidents, impossibilité du confinement en chambre dans certains EHPAD même en cas de suspicion du covid-19…).
- Dans les EHPAD, les représentants du personnel ne sont ni consultés, ni informés des modifications de l’organisation du travail. Des agents de différents hôpitaux saisissent leurs élus et des alertes aux Présidents de CHSCT sont adressées sur la situation de différentes structures.
Des exigences à la hauteur de l’urgence et de la gravité de la crise :
Le rôle de l’Etat est de garantir la continuité et la qualité du service public de santé en priorité qui, seul, peut protéger toute la population. La qualité d’une politique publique se mesure à l’aune du sort réservé aux plus fragiles. Quelles sont vos actions pour assurer la vie et la santé des personnes les plus âgées, des personnes les plus exposées aux risques épidémiques ?
Nos revendications :
- Il est de votre responsabilité que toutes les structures de soins et médico-sociales soient dotées immédiatement des protections indispensables : gel hydro alcoolique, gants, masques…. et que des tests en nombre suffisant puissent être réalisés partout notamment dans les structures accueillant des personnes âgées. C’est une urgence absolue.
- Quel dispositif protecteur mettez-vous en œuvre pour limiter les risques de contamination extérieure ? L’accès gratuit au transport par taxi ?
- Conformément à la loi du 30 juin 2004, nous vous demandons de garantir la mise en œuvre du Plan d’alerte et d’urgence dans toutes les communes du département, ce qui est de votre responsabilité. Il faut que les besoins de toutes les personnes âgées et personnes en situation de handicap soient bien identifiés, qu’elles aient un numéro d’urgence à appeler en cas de besoin et que le portage de courses, de repas et/ou des médicaments leur soit bien proposé.
Cette pandémie a révélé au grand jour les conséquences des politiques de santé menées depuis des années au nom de la réduction des déficits publics et des économies budgétaires : des milliers de lits ont été fermés dans les hôpitaux, et les EHPAD connaissent un manque de personnel flagrant que nos organisations n’ont cessé de dénoncer auprès des dirigeants politiques, de vos services, de ceux de l’ARS… Nous avons été aux côtés des personnels des EHPAD pour soutenir leurs revendications, comme nous avons soutenu celles des personnels hospitaliers ces derniers mois car les conditions de vie et de santé des personnes retraitées, des personnes vulnérables ou dans le grand âge en dépendent. Aucune réponse n’a été apportée. Nous en payons le prix. Il faudra en tirer les leçons.
Monsieur le Préfet, vous êtes le représentant de l’Etat dans le département, il est de votre responsabilité de prendre toutes les décisions maintenant pour protéger nos concitoyens, les personnes vulnérables, les professionnels indispensables à la vie collective… Notre démarche doit retenir toute votre attention.
Nous vous prions d’agréer Monsieur le Préfet l’expression de notre considération.
Documents joints
La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.
Contact enretraite@snes.edu