PLFSS 2024 – 2027. Déclaration des organisations CGT, FO, FSU, FGR, CGC, CFTC, UNRPA, sur le projet d’avis du HCA

En 2000 l’OMS considérait que la France avait le meilleur système de santé du monde. Le numerus clausus, l’avalanche de réformes et de budgets destinés à faire des économies, nous ont conduits à une crise sanitaire majeure, crise qui s’aggrave année après année. Des nourrissons aux personnes âgées l’accès aux soins est de plus en plus problématique. Le tri des patients se généralise, entrainant des souffrances inutiles, des pertes de chance, des surcoûts.

Le PLFSS 2024 – 2027 est fondé sur des hypothèses économiques et d’inflation peu réalistes masquant l’insuffisance de l’ONDAM fixé à seulement 3,2 % hors dépenses de crise.  Contrairement à d’autres budgets, il ne donne pas la priorité  au nécessaire redressement de notre système de santé.

En ce qui concerne la perte d’autonomie, on ne peut régler les problèmes de maltraitance sans embauche massive de personnels auprès des personnes. L’an dernier nous avions dénoncé l’objectif de 50 000 embauches en EHPAD d’ici 2027 comme insuffisant. Nous avons rappelé les exigences largement convergentes des rapports Libault, El Khomri,  AD-PA, FHF, organisations syndicales, rapports parlementaires,…

Le PLFSS 2024 en prévoit encore moins : 50 000 d’ici 2030 au lieu de 2027 !

Or il y a urgence. Avec l’arrivée aux grands âges des générations du baby-boom la situation va encore empirer tant pour les personnes âgées en perte d’autonomie que pour les personnels.

Nous sommes favorables à une fusion des sections soin et dépendance, pour notre part dans la branche maladie de la Sécurité sociale. Nous sommes opposés à une fusion à la carte qui n’introduirait que davantage d’inégalité et de complexité, que le rapport Pires Beaune dénonce à juste titre.

Nous sommes favorables au virage domiciliaire à condition de lui en donner les moyens et qu’il ne se substitue pas à  l’investissement dans les établissements publics à couts abordables nécessaires. Sinon le poids sera reporté sur les aidantes et aidants.  

Il est facile de dégager les moyens supplémentaires nécessaires. Il suffit de revenir sur la loi du 7 aout 2020 qui oblige, contrairement à l’Etat, à rembourser la totalité de la dette sociale d’ici 2033. Montant affecté : 16 Md en 2024. Ou revenir sur certaines exonérations ou exemptions de cotisations dites patronales, largement dénoncées comme inefficaces.

A défaut de dégager les financements publics nécessaires, les propositions se multiplient visant de fait à augmenter les restes à charge et / ou à faire appel à la famille, à la population. Nous y sommes opposés.

Les rapports se sont accumulés. Les  années ont passé. Ce PLFSS 2024 – 2027, une fois encore, ne s’inscrit nullement dans l’optique de la loi grand-âge, dotée des moyens nécessaires, qui est indispensable et urgente.

Pour notre part nous exprimons un avis clairement négatif sur le PLFSS 2024-2027 proposé.

Bienvenue sur le blog des retraités du SNES-FSU.

La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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