I- Sophie Venetitay
Actualité nationale et internationale
Moment de bascule du monde, des questions immédiates: conforter notre modèle social et assurer la responsabilité du syndicalisme face à une situation caractérisée par la transformation du capitalisme et :
- Le trumpisme qui modifie le débat public avec des contre- vérités, des mensonges et une politique des plus réactionnaires : limogeage des fonctionnaires, expulsion de migrants, dérives oligarchiques sous couvert de souci des peuples etc… Les protections de l’Etat de droit sont en train de disparaître aux Etats-Unis. Ne pas tomber dans le piège du discours de Trump qui parlerait de la paix (cf la manière dont Zelensky a été traité par Trump et Vance)
- La volonté expansionniste de Poutine ;
- Gaza et l’expansionnisme d’Israël en violation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Le contexte international est instrumentalisé par Macron: le R.N, peu audible en ce moment, investit pourtant le champ de l’Education Nationale.
Macron: faire payer aux salarié·es, retraité·es, etc. le réarmement sans toucher au capital. Doxa officielle : Il faut développer de nouveaux investissements sans augmenter les impôts. Menace sur les services publics, pas de changement sur l’âge de départ à la retraite. Bayrou a vite modifié son discours en n’invitant pas la F.S.U. aux débats ni Solidaires, en refusant tout changement de l’âge de départ. Toujours le même discours sur la lutte contre la bureaucratie (cf Musk) et des suppressions d’emploi constantes dans l’Éducation Nationale. Connivence tacite sur Béttharam (réaction nécessaire du SNES-FSU pour protéger les enfants). Sur la formation initiale limitée à deux ans et demi + deux ans rémunérés : c’est une formation insuffisante qui se répercute sur le niveau de qualification et donc de rémunération.
Nos responsabilités : nécessité d’une approche syndicale pour défendre les Services Publics et notre modèle social pour analyser la situation, redonner espoir, avoir des ambitions pour la jeunesse et pour le syndicalisme.
Questions de la salle (les réponses sont en rouge)
- La question des médias se pose et la manière dont on va pouvoir à l’avenir leur faire confiance, action sans doute syndicale à avoir pour contrer la désinformation. Comment syndicalement agir par rapport à ça? Les médias sont tenus par des tenants du capital, d’où l’importance du financement de l’information : c’est une question à creuser syndicalement.
- Quelle position du S.N.E.S. sur le conclave sur les retraites ? La C.F.D.T. est restée pour faire avancer ses revendications. Le S.N.E.S. n’écarte aucune solution. Mais il faut se rappeler l’importance de l’interpro : parler d’une seule voix unitairement
- Pourquoi l’article sur l’action du 22 mars contre le racisme ne signale pas la lutte contre l’antisémitisme ? Pas d’opposition à cette inclusion dans le titre. Le S.N.E.S. est seul à réagir sur une agression de ce type dans les établissements.
- Formation des jeunes: c’est un retour en arrière sur le niveau de formation avec le problème des salaires. Il faut remettre encore le doigt sur cette question des salaires et du niveau des retraites. Ne pas travailler sur le ressenti mais plutôt sur les raisonnements. Les dates de mobilisation ont été prévues trop tard comme le 2 avril, mail il faut les concevoir comme une étape pour construire un premier mai important
- Mutation du Capitalisme : la délocalisation des productions se poursuit et la Chine est devenue un concurrent direct très informatisé, ainsi se développe un nouveau Capitalisme de l’I.A pour mettre la population sous influence. Une énième transformation du capitalisme renvoie plus globalement au modèle de production.
- Financement des retraites du public salaire des enseignants (comparaison avec les voisins européens), développement de l’enseignement privé, son financement, la liberté d’enseignement : autant de questions fondamentales à traiter. La question des salaires est fondamentale; la question du privé aussi. Le SNES s’en est largement emparé. Il faut aussi sensibiliser les parents.
- Comme en 68 trouver de nouveaux financements; fausse cohésion du service militaire : La question des financements est essentielle dans les alternatives. Nous avons avec la FSU des propositions. La critique du S.N.U. est très claire par le S.N.E.S
- Quid de la Maison Commune avec la C.G.T. ? Il faut bien mesurer les progrès; ce n’est pas une fusion, pas une absorption mais l’idée d’avancer en partageant des pratiques, de lutter pour les questions féministes, la protection sociale, contre l’extrême droite. Un cadre est posé, tout reste à construire, en particulier sur le terrain ;
- 20 mars organisé par le G.9 à Paris : les directions de la CGT et de Solidaires sont intervenues mais personne de la F.S.U : pourquoi ?
- Contrer le discours sur l’économie de guerre et rappeler le discours sur la paix. Il faut défendre les acquis sociaux, dont la sécu, refuser la privatisation.
- Rappel d’un stage sur la paix à Saint-Malo. Il faut dénoncer la faiblesse des discours politiques qui se focalisent sur le nombre des armes et ne jamais oublier les populations. Il y a beaucoup de mobilisations actuellement dans de nombreux États.
- Pas de représentation syndicale pour le Conseil de l’Enfance du HCFEA. Il faut trouver des milliards sur les dépenses publiques mais le taux de mortalité infantile augmente et est important en France. En 1990, le pays était en bonne position, aujourd’hui environ, il est en 22ème ou 24ème rang, selon le genre. Question : comment mener la bataille idéologique pour le bien de la population et non de la guerre : à mettre en relation avec la dégradation du système de santé; la bataille des idées est gagnable (exemple du choc des savoirs)
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II- Bilan de la journée du 20 mars
L’élaboration de la journée a été longue et laborieuse. La CGT a fait cavalier seule avec un CP pour le 20 mars comme étape vers la mobilisation pour l’abrogation de la réforme des retraites. Ne pas se focaliser sur cet incident et travailler à la mobilisation. Les responsables retraités de la C.G.T. ont dû eux-mêmes se battre à l’interne pour que l’action du 20 mars ne soit pas confédéralisée. Des difficultés de communication sur le terrain au niveau des équipes locales dans les départements. G9 fragilisé avec le retrait de FO.
Constat: 9 rassemblement en régions, deux rassemblements interdépartementaux, 16 en départements, 8 départements sans initiative. Participation des actifs et des représentants de la culture ou de la santé. La F.S.U. a peu mobilisé, la C.G.T. oui.
Interventions
14 interventions soulignent la diversité de la journée, du bilan et de son caractère plus ou moins unitaire. La FSU a souvent été peu visible (termes très durs de certains intervenants : « sans la CGT, on était misérable »). La couverture médiatique régionale et locale a été bonne. Accord pour consolider l’arc unitaire partout, reprogrammer rapidement une réunion et réfléchir en interne sur la façon de surmonter nos faiblesses.
Réponses de Marie-Laurence : Il faut dire des choses sur des pratiques discutables mais il est hors de question de mettre en danger le G.9 qui est un outil très précieux. Il faut poursuivre la réflexion commune et l’argumentaire unitaire . C’est un travail de longue haleine. Il y a nécessité de s’expliquer avec la C.G.T et de surmonter les difficultés aussi dans les départements.
Le 20 mars est à prendre aussi comme une alerte : nécessité d’une réflexion à l’interne en F.S.U. sur le manque de mobilisation.
III- Revalorisation, pouvoir d’achat, mesures ciblant les retraité·s : intervention de Claude Courivaud
Le point au 1er janvier: 2.5 % de rattrapage. L’indice des prix a baissé, fin 2014 à 1.75%, l’inflation a beaucoup ralenti. Entre le 1er janvier 2016 et 2014 l’indice des prix a augmenté de 19 % et Les pensions de 16.1% et donc moins 2.9%. Il aurait fallu augmenter les pensions de plus de 4%. Conséquence : trois mois et demi de pension de perdus, et pour ceux qui sont affectés par les changements de C.S.G. quasiment cinq mois de pension.
Revendications du G.9 : cacophonie dans la journée du 20 mars : C.G.T. retour de la proposition des 300 euros pour les petites retraites. Quid du rattrapage des pertes subies ?
L’IPC (Indice des prix à la consommation) est harmonisé au niveau européen. En fait, une perte réelle du pouvoir d’achat des retraité·s que les deux dernières revalorisations n’ont pas compensée : perte du pouvoir d’achat de 6.4% et 7.8% pour les pensions affectées par l’augmentation de la C.S.G.
Interventions
La baisse programmée des pensions est un choix politique. La dernière revalorisation est seulement due à la chute du gouvernement Barnier. Menaces : sous indexation des pensions et suppression de l’abattement fiscal des 10% (Voir l’argumentaire développé par le G9).
Un intervenant remarque que la revalorisation lui a nui : il a atteint le seuil lié à l’augmentation de la C.S.G. pour une pension supérieure à 2000 euros.
Remarque aussi sur le fait que la suppression des 10% impactera plus les retraites à 2000 euros que celles à 5000.
Un débat s’engage : faut-il arrêter les augmentations en pourcentage car il est nécessaire de remonter plus les petites retraites ? Réponse majoritaire : si on refuse le pourcentage, on nie les progressions de carrière et le code des pensions. Il faut défendre l’augmentation de 10% des pensions pour toutes et tous et reprendre avec plus de force la revendication unitaire des 9 : pas de pension inférieure au SMIC.
IV-Syndicalisation:
Bilan global : déficit global en particulier de néo-retraités, érosion liée forcément aux actifs. Quelles actions mener ? Ceux qui ne se syndiquent pas à la première année de retraite ne le font pas plus tard. La question de la relève des militant.es se pose avec acuité ainsi que celle du potentiel d’adhérents non à jour à contacter.
Les propositions :
- action académique en novembre sur la constitution du dossier de retraite afin de prendre contact avec les prochain·es retraité·s
- certaines académies font des flashs d’information aux actifs à partir de 61 ans (Lille)
- Objectif culture à Rennes: visite et repas partagé en assurant ainsi pour les retraité·s du militantisme mais aussi de la convivialité
- publications retraité·es deux ou trois fois par an à partir de 56 ans
- stages « Préparer sa retraite » déjà nombreux, à généraliser.
Comment obtenir la liste des adhérent.es qui partent à la retraite ?
Peu de rectorats transmettent les listes. Des éléments nouveaux sont à réactiver concernant l’accès aux documents administratifs : les avis rendus par la C.A.D.A montrent que les syndicats peuvent y avoir accès. Ces listings doivent être transmis aux syndicats, tous les rectorats ne l’ont pas fait. Il faut que le S.4 contacte le Ministère pour que la Ministre s’adresse aux Recteurs afin qu’ils nous transmettent ces listings et que le SNES parallèlement en fasse aussi la demande. Sinon recours au tribunal administratif.
Il faut aussi mobiliser les S3 pour qu’ils s’adressent aux S1 en mai et fassent un appel dans leurs publications.
Trésorerie de S1
Constat : difficulté parfois à trouver des trésoriers.
Certains S1 ont choisi de transférer leur trésorerie au S3 ;
Rappel : l’indépendance financière des S1 de retraité·es est à défendre. Elle est inscrite dans les statuts et permet au S1 de financer des initiatives spécifiques.
Décision : les trésoreries peuvent être transmises aux S.3, quand ce sont des choix débattus (cela peut se défendre), sinon c’est inacceptable. C’est une question politique et non simplement comptable.
La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.
Contact enretraite@snes.edu