Trois exemples pour les déconstruire

Du fait de leur volonté à sauvegarder leur niveau de vie, et parce qu’ils et elles échappent à la pression de la production marchande, les retraité.es sont aujourd’hui la cible de multiples menaces : désindexation des pensions, abattement de 10 %, hausse de la CSG, paupérisation organisée par les réformes successives des retraites.

1- Le mythe du retraité « privilégié » qu’il conviendrait à partir d’un certain niveau de revenu de de taxer ou de désindexer la pension.

Comme il n’est pas question d’appliquer la même règle aux revenus équivalents du travail ou du capital, c’est la qualité de « retraité » qui génère l’application de la règle : il ne s’agit pas donc d’un objectif de justice sociale, mais d’un étiquetage social dont le fondement n’est pas justifié.

De plus fixer la barre de taxation des retraité.es à partir d’un revenu de 3000 euros est complètement ubuesque dans le contexte d’un refus de taxer les ultrariches qui ont un patrimoine de 100 millions d’euros et ceux qui ne paient pas un euro sur les dividendes perçus en planquant l’argent dans des holdings.

2- Suppression de l’abattement de 10 % : le mensonge qui l’accompagne est nécessaire à sa justification.

Si cet avantage était lié à une activité professionnelle, il est logique que les retraité.es n’y aient pas droit.

Si la vérité de la création de l’abattement renvoie à l’impossibilité pour un retraité.e de tricher sur sa déclaration de revenu, cette justification légitime cet avantage.
Mais cela renvoie à la pratique de tous ceux et celles qui fraudent le fisc avec leur déclaration de revenu, c’est à dire aux travailleurs indépendants et à tous ceux et celles qui utilisent des dispositifs et des conseils pour échapper au contrôle du fisc et souvent dans des proportions importantes.

Cela peut expliquer l’intérêt relayé par les médias qu’il y a à diffuser le mensonge pour éviter le débat sur la fraude fiscale qui sur le revenu atteint des sommets.

Pour masquer cette réalité, le débat est transféré sur la fraude sociale qui est pourtant 10 fois moins importante, mais présente un avantage puisqu’elle est attribuée par le discours dominant aux pauvres, un mensonge supplémentaire : les mensonges sont déployés en cascade

3- La désindexation des pensions par rapport aux prix, avec ses différentes variantes : gel, sous indexation, indexation différée,

Le processus d’indexation des pensions sur les prix joue un rôle majeur sur l’évolution du niveau de vie relatif des retraité.es

Les rapports du COR ont de longue date montré que l’indexation des pensions sur les prix est le principal facteur de la paupérisation des retraité.es par rapport aux actifs car en longue période les salaires augmentent plus vite que les prix, avec des effets cumulatifs importants, qui expliquent que dans cette configuration le niveau de vie des retraité.es baisse par rapport à celui des actifs. Evolution déjà en cours, qui va se prolonger avec à l’horizon 2070 un niveau de vie des retraité.es relatif à celui de la population ramené à son niveau de 1970.

Bien évidemment, si les pensions augmentent moins vite que les prix, la paupérisation va s’aggraver davantage. Il faut aussi prendre en compte les réformes successives des retraites qui réduisent l’accès à la retraite au taux plein.

Daniel

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La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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