Pour un pôle public du médicament.

La crise sanitaire a mis en évidence pour le grand public les problèmes qui se posent en approvisionnement en tout genre ( composés électroniques, produits alimentaires, etc…) et de façon criante pour la France médicaments.

Ce n’est cependant pas nouveau . Outre des scandales retentissants comme celui du médiator, d’autres existent à l’heure actuelle encore (med contre diabète prescrit pour maigrir) ;

En 2020 Laurence Cohen a été rapporteure d’une commission d’enquête qui a travaillé 6 mois. 6 mois d’audition des différents acteurs de la filière.

Constats :

Les ruptures d’approvisionnement sont directement en lien avec la politique de restriction menée par l’Etat par le biais du PLFSS : l’ONDAM est trop faible, ne tient pas compte des besoins. Et pourtant les malades sont là et ont besoin de leur médicaments.

S’ajoute à cela la politique des grand labos pour qui la recherche est trop coûteuse, dure trop longtemps, ils ne souhaitent commercialiser que les médicaments les plus chers et les plus rentables, et les PME sont en difficulté. En 2020 l’Agence nationale de sécurité du médicament a signalé 3500 médicaments en rupture (antibiotiques utilisés contre le VIH, anticancéreux, vaccin -BCG….).

Le secteur pharmaceutique est passé des main des chimistes et biologistes aux mains des financiers : le chiffre d’affaire des 11 plus gros laboratoires a été multiplié par 2 entre 1999 et 2017, à l’instar de Sanofi qui a versé 4 milliards ,e de dividendes à ses actionnaires en 2020 alors que le groupe supprime 400 emplois dans le secteur recherche en Val de Marne ;

Sanofi, qui a eu des milliards d’aide (150 millions / an de CICE soit 1,5 milliards en 10 ans.et n’a pas trouvé de vaccin C’est trop long de chercher, donc on se débarrasse des centres de recherche et on met la main sur les start-up ou on passé des accords avec elles ( Pfizer/ BioNtech ).

Les médicaments les plus impactés sont les plus anciens (les moins chers, génériques, brevet tombés dans le domaine public)

Phénomène de délocalisation : moins d’exigences sociales, environnementales, salaires… vers la Chine, l’Inde et l’Asie du Sud-est.

80% des principes actifs sont fabriqués dans ces pays.

En 1980 il y avait 480 entreprises pharmaceutiques, aujourd’hui 370, dont 290 sous contrôle étranger.

Les amendes sont peu dissuasives et peu nombreuses, mais les conséquences sont dramatiques pour les patients.

Nécessité d’un contre pouvoir face aux grands labos.

En 2006, le groupe communiste au Sénat avait fait 33 recommandations pour rééquilibrer secteur public et secteur privé.

En 2010 : mission d’info sur le Médiator

2020 : proposition de loi portée par les acteurs de la santé, insistant sur la nécessité de transparence (affaire des masques)

Les pharmacies d’hôpital sont capables de produire des médicaments, y compris pour la ville (et même une pharmacie de ville le peut amoxicilline par ex.

Le Crédit d’impôt recherche a été confisqué par les labos privés.

Macron parle de relocalisation, mais pour lui il s’agit de donner de l’argent aux grands labos pour qu’ils reviennent en France, et cela concernerait pour le moment 35 médicaments.

Propositions :

Faire passer la taxe sur les labos de 0,18% à 1%

renouer avec la souveraineté et ce sur tout la chaîne de fabrication

favoriser les labos universitaires, travailler au niveau européen ;

Des modèles de ce genre existent :

Brésil, la fondation Oswaldo Cruz ( 35 médicaments)

En Egypte, accords particulier avec labos pour lutter contre l’hépatite C.

En Inde il y a 5 entreprise publiques

Aux USA regroupement d’hôpitaux qui produisent ensemble les médicaments essentiels.

En France multitude d’agences qui se marchent sur les pieds.

Un pôle pourrait regrouper tout cela.

Proposition de loi qui devrait être présentée aussi à l’Assemblée nationale. Elle a été dépose le 23 février 2023 par un groupe de députés communistes En 2020, celle du Sénat a été rejeté. Abstention des socialistes.

SHAKI JB

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La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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