A propos de quelques questions qui risquent de se poser au sujet de la PSC pour le positionnement de notre secteur de syndicalistes «retraités »
Cette question est double :
– nous défendons les intérêts de nos adhérents, ceux des retraités
– nous sommes partie prenante d’un positionnement plus global, celui du SNES, et celui de la FSU.
Ce Positionnement devra s’inscrire dans le cadre de nos mandats et prendre en compte l’actualité.
Nous suivons les « discussions » qui ont lieu dans le cadre du projet d’accord ministériel (Education nationale, Enseignement supérieur, Jeunesse et Sports) censé compléter l’accord interministériel déjà signé dans la Fonction publique.
Tout cela doit être croisé avec la stratégie des ministères qui vont lancer les appels d’offres sur le marché et celles des « assureurs » qui vont y répondre.
Prendre en compte l’ensemble de ce schéma permet de comprendre les liens et les contradictions entre les différents acteurs, ministères, DGAFP, organisations syndicales, opérateurs de l’appel d’offres.
Une attention particulière doit être portée sur les mutations dans la stratégie de la MGEN.
Quelques questions qui se posent pour définir notre stratégie, sachant qu’’elle s’inscrit dans celle du Snes.
– Sur la prévoyance.
Nous ne sommes pas directement concernés en tant que bénéficiaires, mais nous le sommes politiquement. Si le découplage est confirmé, cela signifie que la prévoyance relèvera d’une logique d’assurance acquise sur un marché, avec éventuellement des systèmes d’options …comme pour la complémentaire santé.
Dans la Fonction publique ce serait un bouleversement considérable.
Dans le secteur privé seule la couverture prévoyance des cadres est obligatoire et assurée par des complémentaires. Elle varie selon les accords de branches et d’entreprises. Pour les autres salariés elle est facultative. Son coût est très élevé, de sorte que 2 millions de salariés sont sans couverture prévoyance ;
– Une question qui nous intéresse directement : que dirons nous au moment de la mise en place de la PSC, voire quelles recommandations feront nous quant au choix que devront faire nos adhérents retraités ?; le choix entre une adhésion facultative à un contrat obligatoire, ou rester dans
un contrat individuel ?
Quelles stratégies pour les retraité.es dans nos syndicats ?
Il sera compliqué de « cartonner »la PSC comme contraire à nos mandats, à nos valeurs, aux intérêts de nos adhérents, si parallèlement nos syndicats se résignent à signer l’accord. Difficile de nous payer de mots (« c’est une transition vers la Sécu à 100% »),.
Faut-il nous mobiliser pour que l’adhésion soit possible et soutenable ?
Faut-il nous opposer à une dérive qui s’oppose à nos valeurs et à nos mandats ?
La MGEN
Imaginons qu’elle remporte l’appel d’offres qui concerne 4 millions d’adhérents actuels.
Est-elle réellement favorable à l’inclusion des retraités dans le contrat obligatoire ?
Lors d’une réunion de l’un de ses cadres, un directeur général a déclaré que si plus de 10 à 15 % des retraités MGEN des tranches les plus élevées migraient vers le contrat obligatoire, « la viabilité de l’offre MGEN se poserait »
En effet, la MGEN veut percer sur le marché des contrats collectifs dont elle est actuellement absente, et à cette fin, elle veut baisser ses »coûts » pour être « compétitive ».
Du côté des retraités : comment vont-ils réagir face à un changement qui va bouleverser des habitudes et une fidélité à leur mutuelle historique qui, malgré ses dérives tarifaires, bénéficie d’un attachement certain.
La question se posera différemment pour le « flux » et pour le « stock » pour reprendre la terminologie des technocrates.
Pour celles et ceux qui partent en retraite, leur maintien dans le contrat obligatoire risque d’apparaître dissuasif. Du fait de la perte de l’apport de l’employeur la cotisation double au moment où leur revenu baisse, avec en outre la perspective de besoins en santé croissants, et……celle d’une hausse de cotisations déjà programmée pour atteindre 175 % en quelques années, sans parler de la hausse de la cotisation d’équilibre à laquelle s’applique ce pourcentage. Le matraquage publicitaire des organismes de retraite pour seniors dans les grands médias risque de leur apparaître troublant.
Pour ceux qui sont déjà en retraite, le choix à faire est entre adhérer au contrat collectif dans le délai imposé par l’accord ministériel ou rester en contrat individuel dans une mutuelle où malgré ses défauts on a ses habitudes et où flotte encore le parfum de l’ancien temps,
La MGEN compte-t-elle utiliser cet attachement pour éviter une fuite des retraités vers la PSC , lesquels conserveraient leurs contrats individuels actuels, qui sont plus rémunérateurs pour la MGEN que les contrats collectifs ?
Pour la MGEN, il ne serait pas contradictoire de chercher à développer son activité sur les marchés des contrats collectifs qui bien que moins rémunérateurs sont le lieu où va se jouer le sort à venir de la concurrence, notamment vis à vis des assureurs.
La perspective de vastes marchés à prendre dans la Fonction publique grâce à la PSC ouvre les appétits de la MGEN comme le montre son récent accord avec la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et Groupama pour préparer le lancement de la PSC dans la fonction publique hospitalière
Les documents de la MGEN le disent très clairement : « nous entrons dans un nouveau monde ».
Ce monde, c’est celui des contrats collectifs, où se joue l’avenir des complémentaires santé.
« Nous voulons être le leader sur le marché des contrats collectifs dans la Fonction publique d’ici cinq ans» : l’objectif est ambitieux puisque la MGEN en est aujourd’hui absente, ce qui explique une exigence forte de « compétitivité », qui peut justifier que les retraités qui sont aujourd’hui la principale clientèle de la MGEN devienne un « coût »dans « l’autre monde »
Marylene Cahouet
Daniel Rallet
La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.
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