Retraités de tous les pays d’Europe Unissez vous !

Les réformes des retraites en Europe : la même logique, une paupérisation des retraités et des luttes …

Portugal

Les retraités portugais soumis au diktat de la politique européenne

Les années 2000 : politique d’austérité et contre réformes 

Les gouvernements socialistes et de droite ont fait voter des lois sous la pression de l’Europe pour permettre « un équilibre financier » en jouant sur l’âge et de niveau de pensions.En 2005, au nom de l’équité est installée la convergence entre le régime des fonctionnaires et celui du privé. .Le gouvernement Socratès (socialiste) institue dans la fonction publique deux régimes : un pour les droits à la retraite d’avant 2005 leur permettant de conserver le taux de remplacement (90%), 60 ans pour 36 ans de service-avec une évolution progressive vers le privé et ceux acquis après 2005 alignés sur le privé :40 ans de cotisation et un départ à 65 ans. Mais, en 2013, le gouvernement de droite supprime ce système .Il y ajoute la remise en cause des indemnités versées aux retraités à Noël et aux vacances d’été, le gel des pensions, l’augmentation de l’impôt sur le revenu et des cotisations de l’assurance maladie, la création d’une taxe spécifique de solidarité ne s’appliquant qu’aux retraités et enfin un âge légal de départ à la retraite lié à l’évolution de l’espérance de vie . Il en sont en 2017, à 66 ans et 3 mois .

Des retraités de plus en plus pauvres

Alors que les revenus des retraités permettaient d’amortir les effets de la crise et du chômage pour les familles, les retraités vivent une baisse sans précédent et la plus rude.

Montant moyen de la retraite du régime général s’échelonnait en 2011 pour le régime général de Sécurité Sociale entre 424,76€ et 189,52€

Fora ! Fora ! Fora jà daqui ! A fome, a miseria e o FMI Dehors ! Dehors ! Dehors et tout de suite ! La faim, la misère et le FMI 

Les manifestations se sont multipliées depuis 2011

notamment celle du 12 avril 2014 où les retraités avec leurs syndicat CGTP-IN et UGT-In sont descendus par milliers dans les rues dans toutes les grandes villes du pays pour exprimer leur refus de cette politique. Ce fut aussi le cas des enseignants, le 29 janvier 2015, qui dénonçaient les mesures de convergences entre le public et le privé et la campagne orchestrée pour opposer jeunes et vieux, retraités du secteur public et privé

Le gouvernement Costa ouvre depuis 2016 des perspectives. Les actifs et les retraités et leurs organisations syndicales ont été entendus avec une augmentation des pensions les plus basses, sur la prise en compte des carrières longues, la suppression de la taxe de solidarité mais reste notamment la connexion entre l’espérance de vie et l’âge de la retraite. Le compte n’y est donc pas . Ils manifesteront le 3 juin 2017 ..A suivre

GRECE

La protection sociale a été la cible de la Troïka (UE, FMI, BCE)
dès l’imposition des memoranda à la Grèce (2010), pour y appliquer les recettes néolibérales. Avec la crise financière, les gouvernements successifs ont engagé une politique d’austérité concernant les dépenses sociales et publiques. Les retraité-e-s grec-que-s ont perdu, entre 2010 et 2015, près de 30 % de leurs revenus, l’âge de départ à la retraite est passé de fait de 60 à 67 ans.En janvier 2015, le parti SYRIZA a gagné les élections législatives sur la base d’un programme qui annonçait le rétablissement des droits des salarié-e-s et de la protection sociale. Après 6 mois de négociations avec les créanciers et l’UE, et malgré le référendum, les dirigeants du gouvernement grec ont signé un troisième  mémorandum d’austérité . Ces « mémoranda » ont affaibli le système des retraites, mettant en péril sa viabilité à cause du vieillissement de la population, de la chute de la natalité et de l’augmentation de l’émigration et du travail au noir. S’y ajoute l’impact de la restructuration de la dette grecque en 2012. Car, si les banques grecques ont pu profiter de conditions favorables, ce ne fut pas le cas des caisses de Sécurité sociale, qui ont investi dans la dette publique et ont perdu des milliards d’euros.

La coupe dans les retraites, notamment lors de la dernière réforme a provoqué une paupérisation généralisée: la moitié des ménages compte sur la retraite de leurs parents ou grands-parents pour survivre . Les retraité-e-s grec-que-s ont perdu, entre 2010 et 2015, près de 40 % de leurs revenus, l’âge de départ à la retraite est passé de fait de 60 à 67 ans Mais, le gouvernement grec, malgré les déclarations de A. Tsipras, s’est déjà engagé à continuer à réformer et à réduire les retraites d’environ 15% . Certains parlent de 30% alors que la pension moyenne s’élève à 833 euros.

«Aftó eínai arketó, na stamatíseitis thysíes ton ergazoménon »

Ça suffit, stop aux sacrifices des travailleurs»,

Les grecs n’en peuvent plus des sacrifices

Ils l’ont exprimé une fois de plus lors de la grève générale du 30 Mai 2018 à l’appel des deux principaux syndicats du privé (GSEE) et du public (Adedy), à quelques semaines de la sortie officielle, le 20 août, de l’étau des plans « d’aide » imposés par la troïka.

PAYS- BAS
La crise est passée par là

Avec la crise financière, le gouvernement, à partir de 2008,engage une politique d’austérité contre les dépenses sociales et publiques. Le recul de l’âge de la retraite à 67 ans est à l’ordre du jour. Dès 2004, une réduction des préretraites a incité à travailler jusqu’à 65 ans car la plupart des actifs cessaient leur activité vers 61 ans.

La loi de 2012 :la descente

En 2012, une loi est adoptée faisant passer l’âge de la retraite à 66 ans en 2019et à 67 ans en 2023. Il s’agit d’adapter l’âge de départ à l’augmentation de l’espérance de vie. L‘âge de départ à la retraite était de 65 ans depuis 1957.Cela s’est accompagné d’une baisse des retraites : les fonds de pension ont décliné (70 % des revenus des retraités). Par ailleurs, les pensions publiques (1er étage) ne sont plus indexées sur l’inflation.

Alors que le système de retraite des Pays-Bas était posé en exemple, la réforme de 2012 commence à faire ses effets. On parle même de pauvreté pour les plus âgés

Les retraités néerlandais se révoltent aussi ! WE ZIJN BEU, LATEN WE EERDER MET PENSIOEN Nous en avons marre, partons plus tôt à la retraite.

Le 4 mai 2018 a eu lieu une manifestation devant le Parlement de La Haye. Les organisations syndicales sont mobilisées contre cette réforme de la retraite qui indexe l’âge du départ à la retraite sur l’espérance de vie. Le principal syndicat, la FNV, a lancé une pétition « Nous en avons marre, partons plus tôt à la retraite ». Ils réclament le retour à 65 ans alors que l’âge de départ atteint déjà 67 ans (prévu en 2012 pour… 2023). Ils réclament aussi le retour à l’indexation sur l’inflation. Un manifestant interrogé par RFI déclare devoir partir à 68 ans et si le système perdure son fils prendra sa retraite à 71 ans !!!

GRANDE BRETAGNE

Des réformes successives et brutales

Le système de retraite au Royaume-Uni est l’un des plus anciens et des plus

complexes parmi les systèmes de retraite en Europe. Un des plus pénalisants aussi

pour les travailleurs aujourd’hui

Pendant les années Thatcher-Major, les« réformes » se sont succédées, dont l’allongement de la période de calcul du salaire moyen à toute la carrière, poussant ainsi les travailleurs vers plus de capitalisation(période de hausse boursière et de bulle spéculative). Des millions de Britanniques ont renoncé à leur complémentaire pour des fonds de pensions individuelles, choix négatif pour beaucoup. On se souvient du magnat Robert Maxwell vidant les fonds de pension et ruinant des milliers de retraités.

Et aujourd’hui…

Toute entreprise de plus de cinq salariés a l’obligation d’instituer des plans de retraite par capitalisation.

La valeur des pensions des retraités dépend désormais du marché boursier ou immobilier…

La loi autorise à travailler jusqu’à 70 ans. Le droit à la retraite, à 65 ans pour femmes et hommes en 2018, est porté à 68 ans plus tôt que prévu, touchant 7 millions de personnes nées dans les années 1970.

Le Royaume-Uni consacre aujourd’hui 5,2 % de sa richesse nationale aux retraites publiques (contre13 % en France) et a décidé de stabiliser le temps passé à la retraite au niveau actuel, « c’est-à-dire32 % de la durée de vie adulte moyenne (à partir de 20 ans) ».Cynique !

des millions de retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté.

L’espérance de vie recule (H+F 81,6 ans, chiffres OMS) : les femmes de 65 ans en 2017 vivront 24,1 ans en moyenne (hommes 22,2 ans) contre 25,1 ans pour celles qui ont eu 65 ans en 2013 (hommes 22,8 ans).

En 2011, une année de luttes des retraités britanniques avec le mot d’ordre : HANDS OFF OUR PENSIONS ! TOUCHEZ PAS A NOS PENSIONS !

ITALIE

Les années de plomb pour les retraité.e.s

Dés la fin des années 70, les tentatives de remise en cause du système de retraite se multiplient et la décennie suivante verra les forces syndicales réussir à mettre en échec les offensives libérales. Le grand tournant sera pris cependant avec les réformes des années 1992 à 95 : le système solidaire par répartition sera totalement dénaturé avec la transformation de l’INPS (l’organisme de gestion des retraites) en un fonds de pension d’État alimenté par les cotisations sur les salaires au taux unique de 33 %. Les réformes des années 2007 à 2015 parachèveront ce recul des droits des travailleurs en durcissant les conditions d’accès à la retraite en particulier l’âge.

Résultats : un système par capitalisation avec une pension calculée sur le total des cotisations versées sur l’ensemble de la carrière et convertie en une rente annuelle tenant compte du PIB et de l’espérance de vie des retraité.e.s. Un système de type « compte notionnel « dont les retraités italiens ont eu à subir les effets néfastes au cours des deux dernières décennies.

Conséquences : des retraites réduites de près de 50 % (six retraités sur dix touchaient en 2015 moins de 750 euros mensuels), un âge de départ en retraite fixé pour 2018 à 67 ans pour les hommes comme pour les femmes… et qui pourrait être de 70 ans en 2030.

Près d’un-e retraité-e sur deux est syndiqué-e. Les syndicats de retraités occupent la place dévolue en France au secteur associatif : clubs du 3e âge, organismes caritatifs, associations d’aide à domicile, magasins coopératifs, etc

L’espoir renaît : LE PENSIONI SONO UN DIRITTO, NON UN REGALO Les retraites sont un droit, pas un privilège », mot d’ordre syndical unitaire.

Suite à l’annulation par la Cour constitutionnelle d’une mesure prise en 2011 par le gouvernement Monti (désindexation des pensions), le gouvernement italien a été condamné en 2014 à rembourser 500 euros à plus de 4 millions de retraités. S’appuyant sur ce premier recul, les trois grandes centrales syndicales ont construit une offensive unitaire pour une autre réforme des retraites, un montant minimum de pension fixé à 1 000 euros mensuels, la prise en charge de la perte d’autonomie et le retour à un âge« normal » de départ à la retraite. Le gouvernement Renzi a accepté l’ouverture de négociations ; elles se poursuivent actuellement avec comme premier résultat un arrêt de la progression prévue de l’âge de départ à la retraite et la budgétisation de 500 000 euros pour la prise en charge de la perte d’autonomie. Les partis aujourd’hui au pouvoir (Cinq étoiles et Ligue du Nord) avaient fait la promesse électorale de revenir sur la réforme Fornero, mais pour le moment cette remise en cause est très limitée, permettant seulement à ceux qui ont cotisé 38 années la possibilité de prendre une retraite anticipée mais avec une décote pouvant aller jusqu’à 34 %.

ALLEMAGNE

Les revenus des retraités reposent en fait sur trois piliers : d’abord la « rente » qui représente encore 75 à 80 % des revenus des retraités ; le second est constitué par les régimes complémentaires comparables aux retraites Agirc ou Arrco et pour les fonctions publiques à l’Ircantec. Un troisième est constitué par un dispositif d’épargne retraite individuel et privé.

Depuis la réforme de 2002, les gouvernements allemands successifs ont pris de nombreuses mesures fiscales ou réglementaires pour assurer le développement de ce dernier dispositif au détriment des retraites par répartition ; ces choix ont évidemment pénalisé les salariés les plus pauvres et n’ont en rien contribué à « garantir les retraites ». L’Allemagne compte 21 millions de retraités dont 3,5 millions vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Pour les hommes, les moyennes du montant brut mensuel des retraites de droit direct (hors pension de réversion) sont similaires: 1 600 euros environ. Mais la moyenne de toutes les pensions est de 1250 euros alors qu’il est en France, de 1070 en Allemagne. Cet écart se retrouve dans la situation des retraitées : 810 euros pour les Françaises et 645 euros pour les Allemandes.

Un écart aussi pour les retraités qui doivent continuer à travailler, 450 000 en France et 900 000 Outre-Rhin.

Mais la situation allemande n’est pas homogène; les retraités des Länder de l’Est trouvent rarement à s’employer alors qu’ils sont ceux dont le revenu est le plus faible : la valeur du point qui sert de base au calcul de la retraite est par exemple de 28,66 euros chez eux et de 30,45 à l’ouest .

Des retraité.e.s qui manifestent avec le mot d’ordre ein guter Job für einen guten Ruhestand« un bon travail pour une bonne retraite

Le mouvement est parti d’une initiative citoyenne « de retraité.e.s en colère » de Berlin-Ouest et de Berlin-Est : en 2014, ils ont organisé une manifestation à Berlin et lancé une pétition nationale pour l’égalité de traitement des retraités et des retraitées, pour l’égalité entre l’Est et de l’Ouest et une pension mensuelle de 1250 euros minimum. En 2015, les syndicats Verdi et IG Metall ont pris le relais en exigeant la revalorisation des pensions, leur indexation sur les salaires. Liant fortement salaire et retraites, ils refusent la guerre entre générations. Et la lutte a commencé déjà à porter ses fruits.

BELGIQUE

L’instauration de la retraite à 60 ans sera, au tournant des années 80, la dernière réforme positive.

Les libéraux vont ensuite se livrer à des attaques en règle contre le système par répartition et orchestrer la réduction des cotisations des employeurs.

« La Grande Réforme de 1997 » dont la mise en oeuvre s’étalera jusqu’en 2009 est emblématique. Le système par répartition est démantelé  : diminution de pensions par des pensions complémentaires individuelles par capitalisation et alignement des fonctionnaires répartition et promotion sur les règles drastiques du privé. Depuis 2016, le gouvernement Michel fait feu de tout bois, l’âge de la retraite à été reporté de 65 à 67 ans (en 2030), les possibilités de retraites anticipées ont été réduites, les carrières n’intègrent plus les années d’études et la prise en compte des périodes de chômage a été limitée.

De grandes manifestations syndicales unitaires en mai et octobre 2018 se sont opposées au nouveau projet du gouvernement : mettre en place un système par points à partir de 2025! Les syndicats belges réclament une pension minimum de 1500 euros (la retraite moyenne est de 882 euros pour les femmes et de 1181 euros pour les hommes) pour une pension complète car c’est le prix d’accès à l’équivalent des EPHAD. Le 15 novembre 2016, 10 000 militaires avaient donné l’exemple en manifestant à Bruxelles contre le report général de l’âge de départ à la retraite

Suisse

Seule l’Assurance Vieillesse et Survivants (retraite étatique depuis 1947, 1er pilier) est construite sur le principe de la répartition, avec cotisations sociales. La prévoyance professionnelle (2ème pilier, depuis 1972) co-gérée par les syndicats et les employeurs , et le 3ème pilier (épargne individuelle , depuis 1985) sont sous la coupe d’organismes financiers.

Les principaux leviers : passage de 64 à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes (raison de l’échec de 2010),baisse du taux de conversion des rentes du 2 ème pilier accessibles qu’à partir d’un certain seuil de revenus et variant suivant les entreprises ( 37% de moins pour les femmes) , ont ignoré les inégalités professionnelles et salariales importantes des femmes et l’augmentation de la TVA, la pauvreté .

Un rejet populaire , syndical et féministe [[Titre de la « Communauté Genevoise d’Action Syndicale »]]

Depuis 20 ans, toutes les réformes du système de retraite suisse ont été rejetées lors de votations (référendums). Ses opposants espère une nouvelle votation en mai 2019.

L’échec de l’ambitieuse réforme de 2017 (PV 2020) sur le financement de l’AVS et du 2ème pilier a été marquée par le non des femmes (58% ), des jeunes (57% ), des bas revenus (67%). Les retraités l’ont adoptée à 53%.Il marque aussi une crise de confiance quant à ce système trop financiarisé, aléatoire et inégalitaire quand les conditions d’emploi et de salaires se dégradent

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La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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