ACTUALITÉ

Le 49-3 et l’adoption de la loi retraite n’ont pas freiné la mobilisation malgré la répression. A 9 voix près, la motion de censure était adoptée. La lutte n’est pas finie : un texte « adopté » au Parlement peut être défait.

Le gouvernement est affaibli mais campe sur ses positions. Le recours au 49-3 est un épisode qui s’ajoute aux autres attaques contre la démocratie : refus de soumettre la réforme au vote des élu-es de la République, vote bloqué au Sénat, refus de recevoir l’intersyndicale… Pouvoir autocratique qui ignore et méprise les millions de manifestants, soutenus par la majorité de la population qui ont dit haut et fort depuis janvier leur refus de la réforme. Car le mouvement social a gagné la bataille de l’opinion publique et démontré le caractère injuste et injustifié de la loi.

La colère des manifestants, le mouvement social sont légitimes à contester une loi passée en force, sans majorité à l’Assemblée nationale et malgré l’opposition très majoritaire de la population.

Le 49-3 s’exerce contre le respect de la démocratie parlementaire et aussi contre toute une population. Il fait fi de la souffrance au travail de millions de salarié-es, des femmes encore plus pénalisées, des jeunes qui voient leur avenir un peu plus obscurci, des retraité-es appauvri-es. Car la réforme vole des années de repos, libérées de la contrainte du travail.

Emmanuel Macron, étranger à son peuple, porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle : son obstination idéologique et son ego surdimensionné provoquent une crise sans précédent. L’échec politique est indéniable.

Un contexte lourd

Le dossier retraite avec les formidables mobilisations de ces dernières semaines, l’unité intersyndicale, les forces de gauche qui ont mis toutes leurs forces dans la bataille, ne font pas oublier un contexte bien inquiétant. Comme tout pouvoir discrédité, Emmanuel Macron et son gouvernement ont recours à une répression violente. Foulant aux pieds la démocratie, ils cherchent à provoquer la désespérance sociale, consolidant ainsi l’influence de l’extrême droite.

A l’international, les guerres et violences se multiplient, en Turquie, en Iran, en Cisjordanie, en Afrique. La guerre en Ukraine s’enlise. Et Emmanuel Macron, pendant que le pays manifestait contre sa politique, rendait visite à des dirigeants autocrates africains pour consolider la présence française en Afrique et faire des affaires.

Le dérèglement climatique se poursuit sans réponse des politiques. L’inflation galopante en particulier sur les produits alimentaires pèse de plus en plus.

En parallèle, le gouvernement avance sur plusieurs dossiers. C’est une loi sur le logement qui criminalise les locataires en difficultés et les squatteurs alors que la fin de la trêve va se traduire le 1er avril par des centaines d’expulsions. C’est une énième loi sur l’immigration qui durcit encore plus un dispositif déjà bien régressif.

La destruction du Service public d’éducation se poursuit en collège, en lycée contre les personnels et le statut de la Fonction publique. Le pacte qui vise aussi à transformer les métiers va être un outil pour les chefs d’établissement pour susciter la concurrence et détruire les solidarités tout en augmentant la charge de travail.

Mais les peuples se soulèvent en Allemagne, en Israël, en Angleterre, au Pérou…

En France, le combat n’est pas fini. Le succès du 28 mars le prouve.

Toutes et tous uni-es, nous gagnerons.

Marylène Cahouet

RETOUR AU SOMMAIRE

Bienvenue sur le blog des retraités du SNES-FSU.

La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

Contact enretraite@snes.edu