ÉDITO
INDOCILES
« J’ai les yeux qui tournent dans les coins »
Agnès Varda
Entre Brexit, Trump, la scandaleuse indifférence européenne face aux migrants et Israël qui poursuit ses tirs contre Gaza, il faut déplacer le regard volontairement vers l’Algérie, ce lieu du monde qui concentrent les espoirs. Depuis le 22 février, les mobilisations font la démonstration d’un possible.
En France, c’est l’image d’un exécutif « en surplomb », d’un président qui ne voit rien et ne veut rien voir : ni le mouvement de contestation des Gilets Jaunes qui dure depuis 4 mois, à la fois classique dans sa lutte contre l’injustice sociale et décalé dans sa forme (les laissés pour compte qui s’approprient les ronds-points), ni les milliers de jeunes dans la rue pour le climat et leur avenir.
Il ne voit pas davantage les mouvements sociaux qui s’essaient à créer des convergences, ni les fonctionnaires qui n’acceptent pas la casse programmée de la Fonction publique ni le monde de l’École (personnels, parents d’élèves, élus…) qui est dans la rue.
S’il voit les retraité.e.s, c’est pour leur conseiller de rester sagement en dehors des manifestations.
La répression violente ne décourage pas.
Le « grand débat » voulu et concédé par le président de la République ne trompe personne : il est emblématique de l’abîme entre ceux d’en haut et ceux d’en bas.
Les retraités ne restent pas chez eux. Ils sont aux côtés des actifs dans toutes les manifestations pour crier encore plus leur colère et leurs espoirs. Ils l’ont montré, nombreux, le 11 avril et continueront à agir au cours du « Printemps des retraité-e-s ».
Cette période est inédite.
Avec Agnès Varda, l’indocile, rêvons, comme le poète, d’un printemps ininterrompu. Et ne lâchons rien.
Marylène Cahouet
La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.
Contact enretraite@snes.edu