SOCIÉTÉ
Entre l’inflation calculée en moyenne et le ressenti des consommateurs, l’écart se creuse.
L’indice des prix à la consommation (IPC), calculé en France par l’Insee, mesure l’évolution du niveau moyen des prix des biens et services consommés par les ménages, pondérés par leur part dans la consommation moyenne des ménages.
Méthode statistique
Le suivi de l’évolution de tous les prix n’étant pas techniquement possible, les instituts de statistiques construisent un panier de biens et services représentatifs pondérés par leur poids dans la consommation (voir tableau ci-après). L’observation des prix se fait par enquête et échantillonnage permanents. La construction de l’indice prend également en compte le changement dans la répartition des achats des consommateurs.
L’IPC est souvent critiqué pour la composition de son panier de produits et de services. Les charges de logement par exemple n’entrent que pour 13,5% dans la composition du panier (cf. tableau pondération de l’IPC ci-dessous), car l’indice ne prend en compte que les loyers ; les charges liés à l’achat d’un logement étant considérées comme des dépenses d’investissement.
- Indice des prix et coût de la vie
Le problème, et l’Insee le reconnaît, c’est que cet indice des prix n’est pas du tout un indicateur du coût de la vie. Il ne reflète pas les charges supportées par les ménages pour se loger – avec une part croissante de personnes vivant seules -, payer les assurances, bref, toutes les dépenses contraintes ou pré-engagées. Or, ces dépenses pèsent différemment sur le budget des ménages : beaucoup plus pour les revenus les plus faibles que pour ceux des plus aisés, et ça, l’IPC ne le mesure pas. Selon une note de 2021 de France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, 41% des dépenses des ménages les plus modestes partent dans le loyer, les abonnements à internet, aux transports, la cantine scolaire, etc. Contre 28% pour les ménages plus aisés.
Une limite de l’indice des prix comme instrument est qu’il se fonde sur le panier du consommateur moyen. En 2019, l’Insee a étudié, sur 20 ans, de 1998 à 2018, la différence d’inflation selon la catégorie de ménages. Selon cette étude, l’inflation a été de 2,9 points supérieur pour les 10% des ménages les plus modestes (inflation de 32,9) par rapport aux ménages les plus aisés (inflation de 30,0).
- Inflation en moyenne ou en niveau
L’Insee calcule l’inflation en moyenne ce qui ne correspond nullement au calcul en niveau ressenti par les consommateurs un mois donné.
Un exemple extrême : si de janvier à novembre l’inflation est nulle et que les prix augmentent subitement de 12% en décembre, l’inflation est de 12% réparti sur 12 mois soit 1% en moyenne annuelle. Mais le prix des produits achetés en décembre a bien augmenté de 12% par rapport au mois précédent. C’est la différence entre inflation calculée en moyenne par l’Insee et le ressenti des consommateurs sur le prix de l’alimentation par exemple. Aujourd’hui, le décalage entre le taux de l’inflation annoncé et le ressenti se creuse. En effet l’inflation alimentaire n’en finit pas d’augmenter. Et elle augmente plus vite que l’inflation générale : elle a atteint 12,1 % en décembre dernier, 13,2 % en janvier et plus de 14 % en février !
Pour lutter contre l’inflation, la FSU revendique:
L’indexation des salaires sur l’inflation
L’indexation des pensions sur le salaire moyen
La revalorisation de salaires et des pensions au-dessus de l’inflation
Le blocage du prix de l’énergie et des biens de première nécessité.
Jean-Bernard Shaki
Pondération de l’IPC
Fonctions de consommation | Pondération |
---|---|
Produits alimentaires et boissons non alcoolisées | 14,99% |
Boissons alcoolisées et tabac | 3,27% |
Habillement et chaussures | 4,93% |
Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles | 13,57% |
Ameublement, équipement ménager et entretien courant de la maison | 6,17% |
Santé | 9,96% |
Transport | 16,32% |
Communications | 2,99% |
Loisirs et culture | 9,20% |
Éducation | 0,24% |
Hôtellerie, cafés, restauration | 6,78% |
Autres biens et services | 11,58% |
Ensemble | 100,00% |
La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.
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