30 et 31 mars 2022 : deux jours de débats intenses et riches ! Trois ‘jeunes’ retraité-e-s réagissent à leur « première » .

Éric Puren (Rouen)

Retraités et actifs

80 délégués de S1 de retraités du SNES-FSU se sont réunis en Assemblée Générale le 30 et 31 mars. Bon, pour moi, c’était une première fois. Retraité depuis septembre 2020, je n’avais qu’une vague idée de ce à quoi pouvait ressembler un syndicaliste retraité. Cette rencontre était donc pour moi un moment pour comprendre comment s’organise le syndicalisme retraité et voir quelles en sont les dimensions.

A vrai dire, je ne suis pas sûr d’avoir trouvé à Périgueux des réponses carrées aux questions que je me posais mais j’y ai trouvé d’autres aspects

D’abord un ensemble d’hommes et de femmes d’âges divers mais qui ont en commun un attachement à leurs anciens métiers et à leur syndicat. Au-delà d’une fidélité ou d’un témoignage, à l’image de la pension, salaire continué, Il s’est exprimé un syndicalisme continué à Périgueux,. La présence, durant l’ensemble d’une journée de Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU pour présenter avec pertinence les défis de l’heure comme les enjeux du congrès et le dialogue soutenu avec la salle ont montré un syndicalisme retraité qui, loin d’ignorer les difficultés de l’heure, essaie d’y répondre. L’intergénérationnel n’est pas qu’une question sociétale. C’est une question syndicale vive. Oui, les retraités ont vocation à participer à la vie du syndicat et à la vie fédérale notamment sur l’ensemble des questions de transformations sociales. Oui, les retraités ont vocation, avec leur spécificité, à contribuer aux mobilisations en cours et à celles à venir notamment sur les retraites.

Sur un autre registre, l’intervention de Jean Paul Harribey, auteur de Capitalovirus, L’alternative est possible, sur la crise systémique du capitalisme a permis de poser des débats auquel le syndicalisme se doit de répondre : modèle de production qui se détourne d’une croissance productiviste mesurée par le bien vieux PIB ; besoins écologiques et sociaux à financer, analyse critique de la dette, historiquement construite et politiquement instrumentalisée. La qualité du débat comme celle du questionnement et des contributions de la salle montre là encore l’apport possible du syndicalisme retraité.

L’AG de Périgueux, c’était aussi une première réunion en présentiel après deux ans de confinement. La pandémie a particulièrement touché le syndicalisme retraité qui a été dans l’obligation de fonctionner différemment. C’est la sécurité même des syndiqués qui était en jeu, la capacité à construire des mobilisations.

Il y avait besoin de chaleur, de liens, de mémoire aussi de ceux et celles qui ne sont plus présent-e-s. Merci pour l’équipe de Dordogne d’avoir avec beaucoup de savoir-faire organisé cette assemblée générale et d’avoir permis des échanges chaleureux.

Il y a maintenant besoin de reconstruire, d’avancer afin de pouvoir répondre aux questions toujours pendantes et brûlantes : l’autonomie, la santé, l’intergénérationnel et pas simplement au niveau syndical. Il y aura aussi à réfléchir sur la pyramide des âges des retraités du SNES qui est certes le reflet de l’histoire de la syndicalisation du SNES mais qui est problématique. L’AG de Périgueux était un moment pour s’en ressaisir. Les mobilisations du 2 décembre comme celles du 24 mars sont des points d’appui même si la réalité des mobilisations a été hétérogène. Les interrogations sur les liens entre FSU et FGR sont posées mais les problèmes réels demeurent à résoudre. L’AG de Périgueux a donc été un rendez vous réussi. Elle a montré des retraités actifs et ne demandant qu’à le demeurer. C’est un point d’appui pour affronter un avenir qui n’est pas sans péril.

Jacqueline Kempton ( Dijon)

Ma 1ère assemblée générale des représentants des S1 de retraités

Rien que le titre demande une relecture pour être sûre de savoir de quoi on parle !

En fait, à l’inscription, je n’avais aucune idée de ce à quoi j’allais assister ; j’espérais au mieux glaner quelques idées d’animation d’un « S1 de retraités » qui permettraient de faire démarrer notre tout jeune S1 de Saône et Loire et voir ce qui se faisait ailleurs. En fait j’ai participé à un mini-congrès national qui cumulait les avantages de ne pas avoir de réunions de tendances, ni de commissions et de rapports successifs, ni d’ergotages sur des bouts de phrases plus ou moins compréhensibles, mais où on rentrait collectivement dans le vif du sujet, et ces sujets étaient ceux qui intéressent directement les retraités, sans langue de bois, avec des intervenants de haut niveau , et une écoute respectueuse de toutes les remarques et questions. Pourtant à l’arrivée, j’avais eu quelques inquiétudes : tout le monde connaissait tout le monde, tout le monde savait de quoi il parlait, et je me demandais un peu ce que je faisais là. Merci donc au collègue, nouveau dans la fonction lui aussi, qui a déclaré qu’il ne savait pas ce qu’était un S1 de retraités ; ça m’a décomplexée et permis d’intervenir, pas toujours à bon escient, mais ça n’a pas paru gêner l’assemblée.

J’ai appris beaucoup de choses, discuté avec beaucoup de gens très sympathiques dont j’ignore ou ai oublié le nom, et regonflé un peu mon moral syndical qui en avait besoin. Cela dit, je ne sais toujours pas ce qu’est un S1 de retraités, mais j’ai compris qu’il y en a beaucoup de différents, que ce n’est pas du tout la même chose en région parisienne et en province, que la proximité géographique joue pour beaucoup, et qu’il va falloir relever nos manches pour motiver les troupes locales.

Quelques bémols avant les louanges : je n’ai pas réussi à lire le dossier un peu dense qu’on nous a fourni au début de l’AG et les débats sur le G9 (G4, ou G5, ou…) ne m’ont pas passionnée et me paraissent relever de la globalité de l’action syndicale plutôt que des seuls retraités. Et nous n’étions pas tous sur la même longueur d’ondes, beaucoup de participants ayant plusieurs casquettes (FGR, S2, S3, …) en plus de représenter les retraités de leur département.

Pour finir un grand bravo pour une superbe organisation, tant sur le plan du contenu que de la logistique, et merci pour la visite qui a clôturé cette AG. Côté repas (somptueux), je pense ne pas être la seule à demander un allègement des repas du soir pour la prochaine AG, dont j’espère bien faire encore partie.

Marie-Claude Collay (St Etienne)

Périgueux 2022… ma première AG de retraités

J’avais été sollicitée par la responsable de notre S1 du SNES-FSU pour aller à Périgueux assister à l’AG des retraités.

D’abord, au niveau matériel, tout a été parfait, merci aux collègues de Dordogne.

Mais aussi et surtout, la qualité des intervenants et des débats est à souligner.

Sophie nous a dressé un tableau très clair de la situation de l’Education nationale après 5 ans de macronisme. Les enjeux liés aux présidentielles ET aux législatives sont énormes tant les projets du candidat Macron risquent de mettre à mal les conditions de travail des enseignants par la destruction de notre statut et de remettre encore plus en péril le but que doit s’assigner une éducation nationale de qualité, notamment au niveau de la réduction des inégalités. La fonction publique a été mise au centre de la discussion. Ce n’est pas que l’EN qui est attaquée, c’est l’ensemble du service public. La discussion sur ces questions fut très riche concernant les problèmes de syndicalisation et de protection sociale. Il en ressort que nous devons sortir de nos zones de confort, réinvestir tous les champs du syndicalisme.

La discussion sur le congrès de Montpellier a suivi. Nouvelle méthodes, nouvelle présentation (fiches et questions). Comment communiquer aux collègues nos mandats ?

Jean-Marie Harribey nous a présenté son nouveau livre : « Le capitalovirus » – L’alternative est possible. Les dernières recherches en matière d’analyse économique ont été présentées par cet économiste et sociologue hétérodoxe. Il nous permet vraiment de comprendre la nature du capitalisme mondial.

Jean Sève nous a présenté une initiative intéressante dans le secteur de la santé. « Sauvons l’hôpital de Sarlat ».

L’intervention de Jean-Pierre Laurent (FGR-FP) nous a retracé l’historique de la fédération, mais aussi les problèmes récents liés à l’actualité.

Enfin, le retour sur l’action du 24 mars dans les différentes académies a permis de voir les avancées et les difficultés de notre intervention.

Mon ressenti : des débats riches, tous les problèmes peuvent être posés et discutés sans les clivages souvent présents dans les discussions académiques ou nationales.

Sans doute à la fin de ces deux jours, plus de questions que de réponses, mais n’est-ce pas là le propre de la réflexion ?

Fait à Sury-le-Comtal le 3 avril 2022

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La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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