L’extrême droite à Lyon : l’impunité jusqu’à quand ?

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Les attaques de différentes mouvances de l’extrême droite se multiplient à Lyon.

Contre les Kurdes samedi 3 avril

Pour la seconde fois en deux semaines, la Maison de la Mésopotamie a été la cible d’une attaque violente menée par les « Loups gris », groupuscule fasciste dissous : 4 Kurdes blessés gravement et le local dévasté.

Le 20 mars : attaque contre la librairie « la Plume Noire »

L’attaque contre « la Plume Noire » a été particulièrement odieuse : à 14 h, une cinquantaine de militants cagoulés ont brisé la porte d’entrée à coups de pavés et tenté de pénétrer à l’intérieur du local, alors que se tenait une récolte de produits de première nécessité. Après avoir effectué saluts nazis et scandé des slogans homophobes, les assaillants sont repartis tranquillement dans les rues, alors que l’alerte avait été donnée et qu’ils avaient été repérés par les caméras de surveillance.

Une manifestation unitaire, avec la participation de la FSU, était prévue samedi 3 avril. La préfecture a, dans un premier temps, demandé un changement d’itinéraire aux organisateurs (ce qui a été fait) pour finalement l’interdire. Alors que les militants tenaient une conférence de presse le 3 avril pour protester contre cette interdiction et que plusieurs dizaines de policiers étaient mobilisés pour encadrer ce temps d’échange entre militants et journalistes, les fascistes avaient les mains libres pour attaquer le local des Kurdes.

La capitale des Gaules est depuis un certain temps le centre névralgique de l’extrême droite et théâtre de multiples agressions de militants de gauche, migrants ou syndicalistes.

Et les agressions sont incessantes. Selon le service central du renseignement, 400 personnes graviteraient dans cette nébuleuse autour de nombreuses structures implantées : néo-fascistes, national-populistes, survivalistes, identitaires. « La haine de la République et de l’État de droit forme le terreau idéologique de ces mouvances », écrit Thomas Rudigoz (vice-président de la Commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France – juin 2019).

Lyon est depuis trop longtemps le lieu de menées violentes de l’extrême droite qui rassemble de nombreux groupuscules. Ces deux exemples ne sont, hélas, que les dernières actions d’une trop longue liste. Quand le préfet se décidera-t-il à prendre enfin les mesures nécessaires contre ceux qui continuent de semer la violence dans les rues de nos villes sans être inquiétés, ni empêchés de quoi que ce soit ?

Le maire EELV de Lyon a dénoncé une « agression révoltante et inacceptable » et est « déterminé à lutter contre toute forme de haine ». À suivre, mais l’interdiction de la manifestation de protestation par le préfet n’est pas un bon signal.

Marylène Cahouet

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