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Solidarité ou privatisation?

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Le gouvernement prépare une loi sur la perte d’autonomie dont les enjeux sont cruciaux: va-t-on vers une prise en charge solidaire ou l’or gris des assurances privées?

Selon la DRESS, les dépenses globales concernant la perte d’autonomie s’élevaient en 2014 à 30 milliards d’€ soit 1,4% du PIB dont 23,7 milliards de dépenses publiques et 6,3 milliards de reste à charge pour les familles.

La Sécurité sociale y contribue pour 52%; les départements 26% (APA); la CNSA 16% (journée de solidarité + CASA) .

Les projections pour 2060 prévoient 44,2 milliards d’€ de dépenses publiques ce qui représentera une augmentation de 1 point de PIB.

Les pistes de financement retenues par le rapport Libault:

  • excédent de la sécu (branche vieillesse)
  • recours sur la succession et l’épargne
  • utilisation de la CRDS (9 milliards d’€ disponibles dès 2024)
  • viager « rénové »
  • utilisation du fond de réserve pour les retraites
    Le rapport affirme que la perte d’autonomie est un risque de protection sociale à part entière et récuse toute obligation de recourir à une complémentaire -ce que proposait la Mutualité -mais encourage une assurance facultative .

Les compagnies d’assurance privées restent à l’affût…

La France n’aurait pas les moyens de supporter cette «charge»?

Quelques éléments pour démonter cette «belle mécanique libérale».

Le coup des projections à l’an 2060, on nous l’a déjà fait en 2003 pour diminuer les pensions alors qu’aujourd’hui toutes les caisses de retraites sont excédentaires!

En 40 ans, le PIB aura augmenté de plus de 50% donc la «charge» pour les finances publiques ne sera pas plus importante en proportion qu’aujourd’hui. Il faut espérer des progrès considérables dans la prise en charge de la perte d’autonomie concernant la prévention la meilleure compréhension des maladies dégénératives type Alzheimer ou Parkinson et la mise en oeuvre de traitements adaptés.

Doit-on considérer comme inéluctables l’épuisement des aidants, le reste à charge considérable supporté pars les familles ou le manque de personnel qualifié?

Aujourd’hui, la France compte 1,5 million de personnes de 85 ans et plus. A l’horizon 2050, elles seront 4,8 millions. En 2016, près de 7500 EHPAD accueillaient plus de 600 000 personnes âgées et près de 760 000 personnes âgées en perte d’autonomie bénéficiaient des prestations d’un service d’aide et d’accompagnement à domicile. Ces chiffres soulignent avec acuité le besoin de bâtir une politique publique de la prise en charge des personnes âgées.

C’est un choix politique pour l’avenir, à opérer dès aujourd’hui. Au SNES-FSU, dans le cadre du groupe des 9, nous revendiquons la création d’un grand service public de l’aide à l’autonomie compétent pour l’aide à domicile et les établissements, financé à 100% par la Sécurité sociale dans le cadre de la branche maladie.

Jean-Bernard Shaki

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La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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