La crise sanitaire que nous connaissons a des incidences sur le syndicalisme retraité. L’activité syndicale est rendue difficile mais elle se poursuit et s’adapte à la situation. Solidarité et résistance.

Remarquons tout d’abord que le terme retraité a plus ou moins disparu pour se voir substituer celui de personnes âgées. Certes, on le sait, malheureusement, cette catégorie va être particulièrement touchée par le virus meurtrier. Mais l’activité militante des retraité-e-s n’a pas pour autant disparu et les revendications qu’ils portent, notamment avec le groupe des 9, depuis des années s’avèrent particulièrement d’actualité.

La priorité est, d’abord, de tenter de rompre l’isolement en maintenant le lien entre syndiqué-e-s mais aussi avec notre entourage proche. Les retraité-e-s ne sont pas les derniers à participer aux actions de solidarité qui se mettent en place à l’échelle d’une montée d’escalier, d’un immeuble, d’une commune. Ils agissent, participent au tissu solidaire dans les tâches d’entraide. Les « inutiles », les « privilégiés », sont sur le pont.

La période de confinement, difficile pour le syndicalisme, confirme la solidité de l’unité du groupe des 9 constitué depuis 2014. En témoigne la démarche initiée dans plusieurs départements pour, notamment, interpeller les préfets : en Savoie, en Dordogne, en Loire-Atlantique, dans les Alpes maritimes… D’autres départements vont suivre. Au centre des courriers, les inquiétudes concernant les conséquences de la crise sanitaire liée à l’épidémie en particulier sur les personnes âgées, mais aussi le rappel de nos revendications. Ces interpellations s’appuient sur la réalité du département : ruralité en Dordogne, où beaucoup de personnes sont isolées, nécessité de contraindre les entreprises de St-Nazaire à partager leurs stocks, restriction de l’aide à domicile à Alberville, où sur 500 bénéficiaires, seule une vingtaine pourra y avoir droit. Six salariées de l’aide à domicile sur 100 continueront à travailler mais sans masques : « elles ne sont pas considérées comme profession de santé », leur a-t-on rétorqué. Dans les Alpes maritimes, les syndicats constatent que nombre de personnes âgées, alors que le département accueille beaucoup de résidents venus y passer leur retraite et donc éloignés de leur famille, ont besoin d’aide. Les médias locales témoignent d’exemples de volontaires, souvent jeunes, qui se mettent spontanément au service de leurs aînés, démarche méritoire qui doit être reconnue mais sans doute insuffisante. Demande est faite au Préfet, en liaison avec les municipalités, qui ont commencé pour nombre d’entre elles à traiter ce problème, de recenser les personnes âgées isolées et de prendre les mesures, notamment pour ce qui concerne leur ravitaillement, pour rompre l’isolement.

Partout le même constat : impréparation, manque des moyens indispensables de protection, manque de personnel… Les organisations alertent les préfets : « Les personnes âgées en établissement ou isolées sont en danger », et exigent des mesures d’urgence face à une population spécifique. « Pouvez-vous nous assurer que, compte-tenu des interdictions de visites dans les EHPAD, les résidents sont assurés de prendre effectivement leur repas, surtout lorsqu’ils ne peuvent le faire eux-mêmes ?», interroge le groupe des 9 de Dordogne. Ces courriers exigent des réponses de la puissance publique. Jeunes et vieux, il faut tout faire pour sauver tout le monde. Premier acquis : le préfet de la Dordogne a reçu le groupe des 9 en visio-conférence le 1er avril 2020 et s’est voulu rassurant.

Au niveau national, le groupe des 9 rappelle, par une déclaration, ses exigences prioritaires, au-delà des revendications immédiates communes à l’ensemble des forces syndicales : une prise en charge tant que le nécessitent les besoins de santé et une loi « grand âge et autonomie » qui réponde aux attentes.

Les S1 de retraité-e-s du SNES se mobilisent aussi : coups de téléphone, envois de circulaires… le prochain numéro de « Pour Retraités », conçu à distance dans des conditions difficiles, devrait bientôt paraître.

En dépit du confinement, en dépit de l’angoisse, les militant-e-s retraité-e-s tiennent bon en poursuivant leur mobilisation en s’adaptant aux conditions actuelles, manifestant leur solidarité avec les actifs.

Enfin, en ces périodes d’ordonnances, « il faut particulièrement veiller à ce qu’aucune personne, aucune autorité, n’allègue les difficultés actuelles pour nous imposer une relégation de l’expression de la pensée », explique un militant retraité SNES du 43. Un rappel fort heureux !

Marylène Cahouet- Daniel Rallet


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