Les retraité-e-s ont besoin du SNES-FSU ! Le SNES-FSU a besoin des retraité-e-s !

La campagne menée contre les vieux et les vieilles priviligié-e-s ou fragiles a-t-il un impact sur la syndicalisation des retraité-e-s ? Ne faut-il pas être plus offensif et revendiquer notre place mais toute notre place dans la société et dans le syndicat ?

Depuis le début de la pandémie, une petite musique se fait entendre entre les vieux égoïstes, riches et réactionnaires (OK boomers !) et ceux et celles qu’il faut protéger, enfermer ou confiner… et qui représentent une charge pour la société.

Comme le disait Ariane Mnouchkine en avril 2020, nous n’avons pas besoin d’être protégé-e-s, nous avons besoin de moyens pour se protéger : de masques, de tests, aujourd’hui de vaccins.

Il faut voir aussi dans ces attaques, au-delà de l’incitation à la lutte intergénérationnelle, une remise en cause de la retraite comme un droit.

Se syndiquer a un sens

À la fois pour revendiquer en tant que retraité-e-s (niveau de pension, défense du pouvoir d’achat, reconnaissance de leur place dans la société…) mais aussi pour construire une société plus juste et plus solidaire. Il faut que nous comprenions pourquoi certains de nos collègues ne se re-syndiquent pas au moment de leur départ à la retraite y compris des militants. Considèrent-ils que les revendications ne sont pas légitimes, que la forme d’organisation n’est pas la bonne ? Est-ce l’image que renvoie la société des retraité-e-s et des personnes âgées ?

E. Macron a concédé un secrétariat d’État à l’autonomie. C’est certes une question qu’on doit traiter mais les revendications des retraité-e-s ne peuvent se résumer à la perte d’autonomie même si ces personnes doivent être considérées comme des personnes à part entière qu’il ne s’agit pas seulement de nourrir, d’habiller, et de soigner. Le syndicalisme « retraités » pâtit de cette image

C’est donc cette bataille que doit mener le syndicat dans son ensemble, actifs et retraités, pour que les retraité-e-s et les personnes âgées soient considéré-e-s comme des personnes à part entière, des citoyens et des citoyennes qui puissent faire valoir au même titre que les actifs-ives leurs revendications : par exemple il n’existe aucun ministère permettant aux organisations syndicales de retraités de négocier le niveau de leur pension…

Se syndiquer à la retraite c’est utile aussi pour le syndicat

La première raison, c’est que les syndicalistes retraité-e-s ont un savoir et un savoir-faire militant. Il y a là un enjeu majeur de la transmission de la mémoire des luttes. Il importe donc que le basculement générationnel ne génère pas une amnésie syndicale.

La seconde raison, c’est que les dominants aiment jouer la carte de la « guerre des générations », en opposant « retraités » et « actifs », comme ils opposent actifs et privés d’emploi, fonctionnaires et salariés du privé. C’est un piège très dangereux tendu au monde du travail. D’où l’enjeu syndical d’une formulation commune des revendications.

La troisième raison, c’est que le pouvoir peut jouer sur les divisions du mouvement des retraités en mettant en avant les associations et les amicales, en les opposant aux syndicats pour qui la retraite est un droit acquis par des années de travail, la pension, un salaire continué et non une allocation généreusement octroyée.

La quatrième raison, les retraité-e-s font la démonstration quotidiennement de ce que Bernard Friot appelle « le travail libre des retraités », la possibilité de jouir du temps, un temps où l’on peut « travailler » pour soi et pour autrui, sans être pris dans les rets de la subordination salariale, sans avoir « un patron ou un chef sur le dos ». Le troisième âge de la vie est une période riche de potentialités que le syndicat doit mettre en avant.

Un corps social émergent, un atout pour le syndicat

Si on ne se limite pas à une pratique syndicale strictement professionnelle, si on l’inscrit dans une dimension interprofessionnelle, avec un objectif plus global visant les évolutions de notre société et la construction d’un projet réellement social, alors la coupure actifs-retraités s’estompe, les enjeux deviennent les mêmes pour les salariés actifs et retraités. D’ailleurs, nos repères revendicatifs, à la fois spécifiques et globaux, traduisent bien cela : droit à une retraite décente, à la santé, au logement, droit aux transports, à la culture… Et c’est bien dans le droit fil de ces repères revendicatifs que notre action doit se poursuivre et s’amplifier sur le thème du refus de la cure d’austérité que le gouvernement veut imposer aux retraités comme aux actifs.

Dominique Balducci et Jean Bernard Shaki

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La vie militante ne s’arrête pas à la retraite ! Au contraire, les retraités du SNES-FSU participent activement aux mobilisations en cours (protection sociale, dépendance etc) et apportent leurs analyses à des dossiers intergénérationnels.

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