VIE SYNDICALE

Le Plan régional de santé 2023- 2028 (PRS) est en cours d’élaboration en Île de France comme dans toutes les régions. Entre juin et octobre 2023 : le CRSA, les CDCA devront donner leur avis sur le document produit par l’ARS (Agence Régionale de Santé). Dans l’académie de Créteil, les S1 de retraité.es s’en emparent

Pour le vulgus quidam que nous sommes, le PRS comme disent les spécialistes, cela ne veut rien dire et pourtant ce document va conditionner notre prise en charge en matière de santé pendant 5 ans dans notre région. Cela réclamerait que les citoyen-nes s’en préoccupent et fassent état de leurs besoins pour remettre le malade au centre du système.

Si vous avez la curiosité d’aller sur le site de l’ARS Île de France qui est l’instance qui en décidera au bout du compte, les objectifs sont louables : la réduction des inégalités sociales et de territoire, le parcours de santé, l’attractivité des métiers de la santé et même la santé mentale et la périnatalité!

Quelle est la réalité ?

Quand nous regardons de près la situation de la santé dans notre région et dans nos départements, c’est bien à un approfondissement de la crise sanitaire que nous assistons : fermeture de 100 000 lits (19% à l’AP-HP), des 2/3 des maternités et le développement des déserts médicaux – y compris dans les départements urbains de l’Île de France, le fonctionnement « intermittent » des services d’Urgences… et la liste serait encore longue, notre expérience personnelle pourrait l’alimenter, hélas!

Mais cette situation n’est pas due au hasard

la Loi de Financement de la Sécurité sociale 2023 a programmé 2,3 milliards d’économies supplémentaires auxquelles il faut ajouter l’inflation à 6% (et le chiffre ne cesse d’augmenter!). Ce sont 6 milliards qui manqueront pour maintenir les moyens de l’hôpital public.

Pour les personnels, suite à la crise COVID qui les avait terrassés, aucune amélioration des conditions de travail et de salaires malgré le Ségur bien en-deçà des besoins dans une région comme l’Île de France où les loyers sont élevés, les durées de trajets épuisantes (30% du personnel non médical de l’AP-HP a plus de 2 heures de transport par jour), à quoi il faut ajouter l’absence totale de dialogue social et de considération .

C’est donc sur cette réalité que s’élabore ce nouveau plan pour la santé

Pourtant en 2018 lors de la discussion du PRS 2018-2022 dans les départements et au niveau régional, les organisations syndicales unanimes avaient dénoncé l’objectif « du virage ambulatoire » et le renvoi à la médecine de ville, le « tout domicile » et le recours aux aidants pour les personnes âgées. Aujourd’hui, si l’on prend la situation de la médecine de ville dans nos départements, le constat est accablant (cf l’étude de « Que Choisir » sur les déserts médicaux*) et montre qu’il s’agissait d’un transfert sans moyens où le maître mot « optimisation et mutualisation » est en définitive une logique de réductions des coûts au détriment de la prise en compte des besoins des patients. L’hôpital est danger mais la médecine de ville aussi ! Plutôt que d’essayer de répondre au vrai malaise des médecins généralistes, notamment les plus jeunes, l’Assurance Maladie crée les conditions d’un accroissement des dépassements d’honoraires et du développement du secteur 2 ( 51% des spécialistes en secteur 2). Il y a vraiment urgence à construire un service public de soins de proximité, généralisé à l’ensemble du territoire s’appuyant notamment sur des centres de santé et l’hôpital public.

* l-ufc-que-choisir-devoile-la-carte-de-l-intolerable-fracture-sanitaire

Les citoyen-nes doivent s’en emparer

Des initiatives sont prises dans les départements. Ainsi, la coordination Henri Mondor en Val de Marne s’est engagée dans une élaboration citoyenne du prochain PRS en organisant trois débats en 2022 ( un sur la psychiatrie, un sur la gériatrie et le dernier le 25 janvier 2023 sur la situation à l’hôpital, des urgences et de la médecine de ville dans le Val de Marne). D’autres initiatives sont engagées aussi par des collectifs en Seine et Marne et en Seine St Denis.

C’est donc, après le mouvement contre la réforme des retraites, la prochaine mobilisation citoyenne qu’il faut engager car la santé de toute la population est trop précieuse pour la laisser aux technocrates de l’ARS ou du Ministère de la santé.

Dominique Balducci

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Calendrier d’élaboration du PRS Île de France
Janvier et avril 2023 : réunion d’ ateliers et groupes de travail dans les départements pour contribuer à l’élaboration du contenu de ce document stratégique. Peu de représentants des usagers ou à la marge ! Dans le Val de Marne, 2 camarades de la FSU participent au CTS ( Conseil territorial) dans le collège PA.
Entre juin et octobre 2023 : les collectivités locales (région, départements, communes), le CRSA, les CDCA devront donner leur avis sur le document produit par l’ARS.
Fin octobre : adoption du PRS par l’ARS
Les intersyndicales retraité-es au niveau régional au sein du CRSA et dans les départements au sein du CDCA s’organisent pour faire remonter les besoins de la population notamment la plus âgée et tiendront informé-es les adhérent-es concerné-es

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